Force est de constater que notre rendez-vous annoncé du début du mois d'octobre a été manqué. Après mûre réflexion, il fallait nous rendre à l'évidence: depuis deux ans, les conditions de production de ce carnet ont bien changé. Après 2008 et ses nombreuses opportunités médiatiques, 2009 avait apporté son lot de réflexion et de remise en question sur la place de l'histoire sur la place publique et ce sont ces réflexions qui avaient mené à la création de Histoire et Société. Le carnet devenait pour moi un exutoire, une sorte de thérapie personnelle et de terrain de jeux professionnel. Mais en deux ans, les choses ont bien changé.
En plus de conserver un emploi à temps plein en interprétation du patrimoine, ma réflexion migre présentement vers une « nouvelle » plateforme. La radio est ce média qui me permet de poursuivre le travail débuté en 2009 sur Internet, mais aussi une sorte de « retour » aux sources, ayant été pendant 10 ans « presque » sans interruption sur les ondes de la radio universitaire de l'Université Laval à Québec. C'est un peu de cette façon que Histoire et Société évolue actuellement, soit à travers mes chroniques à l'émission hebdomadaire Ça me dit de prendre le temps sur les ondes de la Première chaîne radio de Radio-Canada, à Québec. Après deux chroniques, je peux dire que le contexte de production et l'exercice de valorisation du passé de Québec passe par les mêmes canaux pour moi. Et j'ai très hâte aux prochaines semaines...
En ajoutant à ces rôles celui d'étudiant à la maîtrise, le temps vient à manquer. C'est un autre moyen de pousser ma réflexion sur les possibles façons de parler d'histoire. Très stimulante, cette démarche me permet de prendre un temps précieux que les individus et les organisations ne prennent pas ou très peu, soit d'étudier et de comprendre les mécanismes qui guident leurs choix esthétiques et pratiques dans la communication du patrimoine. Mais c'est une avenue supplémentaire qui me force à faire des choix.
C'est pourquoi je mets temporairement sur la glace le projet Histoire et Société. Ce n'est pas la fin de ce carnet, loin de là. Mais je préfère être honnête: impossible d'assurer une mise à jour constante. Je préfère donc être clair et annoncer la fin, pour un temps, des mises à jour sur ce carnet. Je sais que je vais y revenir. Je sais que cela risque d'être plus tôt que tard. Quand? Excellente question. Entre temps, nombreux sont les carnets, plus touffus et mieux gérés, qui peuvent apporter leur contribution à une façon dynamique et accessible d'écrire l'histoire. J'espère, pendant ces deux dernières années, y avoir contribué un peu moi aussi.
J'ai déjà hâte de reprendre du temps pour revenir à ce projet, mais d'ici là, je lui souhaite un beau sommeil et j'espère que mes capsules passées pourront être maintes fois revisitées et servir à remplir la curiosité des internautes. N'hésitez pas à citer ce carnet (en citant la source précise, bien entendu!)...
À la prochaine,
Luc Nicole-Labrie