mardi 22 décembre 2009

Une petite pause pour Histoire et Société

Le titre dit tout!

Histoire & Société prend une petite pause du temps des fêtes après presque trois mois d'existence. C'est court, mais nous n'avons pas réussi à retarder la fête de Noël cette année pour laisse la chance à H&S d'avoir une existence plus longue. ;) D'ici, là, n'hésitez pas à aller consulter nos précédents messages et à y laisser vos commentaires. H&S sera de retour avec de nouveaux messages dès le mardi 12 janvier 2010!

Et entre temps, pour être informer des futures mises à jour H&S, en plus de vous inscrire directement sur cette page (descendez plus bas), voici quelques façons de faire (en cliquant sur les liens pour vous inscrire):

Histoire & Société sur Google Groups: Le groupe permet de recevoir toutes les mises à jour du carnet et si la demande se manifeste, pourra devenir un groupe de discussion en 2010.

Histoire & Société sur Twitter: Bien entendu, H&S est à l'heure du web 2.0. L'adresse existe, mais n'est pas encore utilisée à son plein potentiel. Inscrivez-vous, les mises à jour commencerons à partir de janvier 2010.

Histoire & Société devrait aussi avoir droit à sa propre page facebook en 2010. Tout cela et bien d'autres choses sont en route (de l'audio et du vidéo? Quelqu'un a dit youtube? Je n'en dirai pas trop...). 2009 n'était qu'une préparation! Les premiers mois ont été concluant et tout continuera le 12 janvier 2010.


Bonne et heureuse année 2010 à tous!
La santé à vous et vos proches!



mercredi 16 décembre 2009

Les clubs de Hockey professionnels de Québec

Québec, ville de hockey. Avec l'engouement médiatique suscité depuis plusieurs semaines (et encore ces jours-ci) par la possible construction d'un nouvel amphithéâtre "moderne" et l'espoir qu'entretiennent plusieurs personnes de voir revenir une équipe professionnelle de la Ligue Nationale de Hockey à Québec, nous vous offrons un petit regard sur les équipes professionnelles et semi-professionnelles depuis l'avènement de ce sport. Nous ne prétendons pas inclure ici tous les clubs de toutes les ligues ayant eu des joueurs payés à Québec, mais dresser un survol de la popularité et des succès de ces équipes.

Nous avons également choisi d'exclure les clubs de la Ligue Nord-Américaine de Hockey (ancienne "Ligue Semi-Pro") parce que les noms, logos et séjours de ces équipes à Québec sont trop nombreux... Notre choix est chronologique et thématique: Nous avons placés les équipes importantes dans un ordre chronologique et les équipes moins importantes à la fin.

Vous trouverez, en cliquant sur le nom du club, des sites personnels ou professionnels qui ne dépendent pas de nos recherches qui couvrent des clubs de façon plus spécifique.


Source: Les Bulldogs de Québec, champions de la coupe Stanley.Année: 1913. © nd Auteur: Inconnu.Commanditaire: The Hockey Hall of Fame collection. tirée du site Internet "Le Bilan du siècle" de l'Université de Sherbrooke.
Le Quebec Hockey Club ou Les Bulldogs de Québec: Fondé en 1878, le Quebec Hockey Club deviendra officiellement le premier club de hockey professionnel de la ville lors de l'adhésion du club à la Canadian Hockey Association qui sera fusionnée à la National Hockey Association la même année, en 1909. Participant aux activités de la NHA jusqu'à la fondation de la Ligue Nationale de Hockey en 1917, l'équipe parviendra à gagner deux fois la coupe Stanley, une première fois en 1911-12 et une seconde fois en 1912-13 (alors que leur "challenge" perdant contre une équipe de Victoria n'a pas été reconnu et leur a permis de garder la coupe). Menés par Phantom Joe Malone qui connaîtra une brève carrière dans la NHL avec le Canadiens entre autres, l'équipe de Québec marque encore l'imagination. Le Quebec HC disparaît avant de pouvoir jouer une seule partie dans la LNH, reviendra pour la saison 1919-20 sous le nom des Athletics, mais ne jouera qu'une seule saison. Pour la petite histoire, Joe Malone est encore détenteur de deux records de la Ligue Nationale de Hockey soit celui du plus grand nombre de buts par un joueur dans une partie (7, 31 janvier 1920) et celui de la plus grande moyenne de buts par matchs (2,20 lors de la saison 1917-18).

File:Quebec aces 2.jpg 
Source: Wikipedia.org
Les ACES de Québec: On pourrait confondre As ou Aces. En fait, l'appelation ACES vient de Anglo-Canadien Employees de la compagnie Anglo-Canadian Pulp qui fonde son club en 1928. D'abord club pour les employés, l'équipe professionnelle évoluera au sein de plusieurs ligues incluant la Ligue Américaine alors que la franchise sera déménagée à Richmond (1971). Championne des coupes Allan, Edimbourg et Alexander, l'équipe connaîtra un succès populaire notamment lors du passage d'un joueur qui allait devenir l'une des plus grandes vedettes des Canadiens de Montréal, Jean Béliveau(1951-1953). Une formation junior évoluait en parallèle à cette équipe, les Citadelles de Québec (dans laquelle Béliveau a également évolué).

File:QuebecNordiques.svg
Source: Wikipedia.org
Les Nordiques de Québec: Formés en 1971 et jouant ses premières parties au sein de l'Association Mondiale de Hockey en 1972, les Nordiques de Québec ont certainement laissé la marque récente la plus profonde dans l'esprit des amateurs de la Vieille Capitale. Incorporés dans la LNH en 1979, les Nordiques déménageront à Denver, Colorado, où ils remporteront la première Coupe Stanley de leur histoire en tant qu'Avalanche du Colorado en 1995-96, année de leur déménagement. N'ayant jamais remporté les grands honneurs à Québec et ayant vécu quelques saisons de misère au tout début des années 1990 (incluant des saisons de 12, 16 et 20 victoires seulement entre la saison 1989-90 et 1991-92), les Nordiques ont quand même une place de choix dans le coeur de plusieurs amateurs de la Vielle capitale. Et le tout, sans parler des aventures inénarrables de Badaboum ou de la rivalité avec les Canadiens ayant mené au célèbre match du vendredi saint (offert en version intégrale sur le site de Radio-Canada, s'il-vous-plaît).




Source: wikimedia.org
Les Remparts de Québec et les Harfangs de Beauport: De 1971 à 1985, la première version des Remparts, celle des Guy Lafleur, André Savard et Raynald Fortier fait des siennes, allant jusqu'à remporter la Coupe Memorial, symbole de la suprématie du hockey junior canadien, au terme de sa première saison. Avant leur retour, la ville de Québec a pu accueillir une autre formation de hockey junior, les Harfangs de Beauport (1990-1997). Les Remparts vont revenir à Québec en 1997 et remporteront une autre fois la Coupe Memorial, en 2006.



Les Citadelles de Québec: De 1999 à 2002, l'équipe a vécu en tant que club-école des Canadiens de Montréal. Une équipe qui n'aura connu qu'un bref séjour à Québec.


Les Rafales de Québec: 1996-1998, les Rafales de la Ligue Internationale de Hockey ont eu la lourde tâche de tenter de faire revivre une passion pour du hockey professionnel immédiatement après le départ des Nordiques. Francis Bouillon et Glen Metropolit auraient notamment revêtus l'uniforme des Rafales. Leur mascotte, Raffi (oui, le personnage qui fait du surf) est probablement un des meilleurs souvenirs de cette équipe.

mardi 8 décembre 2009

Le siège de la FAO à Québec

Hier s'ouvrait officiellement la conférence de Copenhague sur les changements climatiques. Ces grandes conférences internationales sont souvent des lieux pour négocier des traités, mais encore plus pour effectuer des discussions et rapprochements avec d'autres pays. Certaines villes dans le monde, sièges d'organisations internationales, ont toutes leurs petits Copenhague à chaque jour. On peut entre autres penser aux principaux sièges de l'ONU (Organisation des Nations-Unies), au Parlement européen et aux grandes organisations internationales. Québec aurait pu accueillir le siège d'une de ces organisations: la FAO, c'est-à-dire la Food and Agriculture Organization des Nations-Unies.

http://a10.idata.over-blog.com/0/58/91/47//fao.gif

En fait, l'histoire de Québec est intimement liée à celle de la naissance de la FAO. Il faut revenir en 1945.  Non seulement la ville accueille-t-elle une première grande conférence en juin (Organisation internationale du travail), mais Québec est la ville hôte de la première grande conférence organisée sous l'égide de l'ONU en octobre 1945. Cette conférence, officiellement de l'Organisation des vivres et de l'agriculture, donnera naissance à la FAO, mais également à un projet ambitieux du maire de Québec, Lucien Borne.

Lucien Borne, un homme d'affaires, voyait grand pour Québec. Sans parler en détails de toutes ses réalisations (aqueducs, autobus, armoiries de la ville, etc.), il a essayé d'imaginer Québec comme une grande ville internationale au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Dans le cadre de ces conférences, il a donc retenu les services des architectes Adrien Dufresne et Édouard Fiset pour créer les plans d'un vaste "Palais des Nations-Unies" qui aurait été érigé sur les Plaines d'Abraham, entre l'Anse-aux-Foulons (près de l'actuelle Côte Gilmour) et le chemin Sainte-Foy (voir image).


http://img235.imageshack.us/img235/9613/onu9md.jpg
Source: Montcalm, Saint-Sacrement, nature et architecture: complices dans la ville. Ville de Québec, 1988. Collection Les quartiers de Québec. Image trouvée grâce au blogue Ludovica que je vous invite à aller consulter qui offre plusieurs bons articles sur la région de Québec.




Borne espère donc que la visibilité des conférences permettra d'abord à Québec de devenir le siège même de l'ONU. Il est prêt à ce que la ville puisse offrir une place de choix au "palais", sur les Plaines. Mais après quelques mois, il semble clair que Québec n'aura aucune chance de rivaliser avec des candidatures de renoms et ce sera finalement New York qui accueillera le principal siège de l'ONU, une décision finale étant prise en ce sens par l'Organisation en décembre 1946. Bien entendu, les implications politiques de ce choix sont beaucoup plus complexes que la seule réputation de la ville, mais le résultat est le même.


Borne ne désespère pas et dès octobre 1945 propose donc que Québec accueille les bureaux de ce qui deviendra la FAO plutôt que le siège de l'ONU. Cette ébauche certes plus "réaliste" compte tenu de la situation géopolitique de Québec permet des espoirs encore plus tenaces au maire Borne et aux autres défenseurs du projet. Les espoirs de Québec, qui a vu naître la FAO, seront définitivement anéanties en 1949, après quatre ans de tractations, alors que Rome est choisie pour abriter l'organisation et son quartier-général (voir image).



©FAO/Giulio Napolitano
Source: "À propos de la FAO", site Internet de la FAO, consulté le 8 décembre 2009.




COMPLÉMENT
Comme me le faisait remarquer une estimée collègue, la ville de Québec a également une place publique et une fontaine qui rendent hommage au 50e anniversaire de la fondation de cet organisme dans la Vieille capitale. Cette place est située à l'intersection des rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Sault-au-Matelot dans le Vieux-Québec. En voici une photographie:

Sources
BLAIS, Christian, Gilles GALICHAN, Frédéric LEMIEUX et Jocelyn SAINT-PIERRE. Québec, quatre siècles d'une capitale.  Québec, Les Publications du Québec, 2008. xi-692 pages.


LEBEL, Jean-Marie et Alain ROY. Québec, 1900-2000: le siècle d'une capitale. Québec, Éditions MultiMondes, 2000. 157 pages. Édition également disponible en ligne (aperçu partiel).
 

mardi 1 décembre 2009

Bibliographie commentée: La guerre de la Conquête (1)

Un premier sujet qui se fait offrir une bibliographie commentée. Cette bibliographie peut devenir en quelque sorte une liste de cadeau(x) de Noël parfaite en cette année à venir du 250e anniversaire de la bataille de Sainte-Foy et de la capitulation de Montréal (le 8 septembre 1760). La guerre de la Conquête, ou encore guerre de Sept ans en Amérique du Nord ou encore French and Indian War, est le conflit qui a opposé les Royaumes de France et de Grande-Bretagne en Amérique du Nord entre les années 1754 et 1763. Comme ce conflit touchait les deux couronnes, mais aussi et surtout leurs colonies nord-américaines et leurs alliés respectifs, nous vous offrons une sélection de livres assez faciles à dénicher et consulter qui vous donnerons une idée très précise de ce conflit. C'est un conflit qui soulève obligatoirement les passions au Québec et dont plusieurs commentateurs en connaissent encore trop mal les actions et les conséquences complètes au point de vue historique.

Nous offrirons nos commentaires sous forme de liste de livres en suivant une notice bibliographique complète de chaque ouvrage suggéré. Cette première partie suggère 3 livres qui traitent largement du siège de Québec en 1759, du grand classique québécois sur le sujet et de l'ouvrage le plus intéressant sur un aspect fascinant de ce conflit, la milice. Nous ajoutons finalement un livre "historiographique" paru cet été d'un intérêt certain.


FRÉGAULT, Guy. La Guerre de la Conquête, 1754-1760. Montréal, Éditions Fides, 2009 (1re édition 1955). pages
LE classique au Québec depuis 50 ans. Impossible de passer à côté de cet ouvrage qui est encore la norme. Mettant l'accent sur la "Conquête" du peuple canadien français, ce livre couvre les sources d'importance et offre un récit prenant dans un style précis des grands événements de la guerre de la Conquête à partir des premiers accrochages dans la vallée de l'Ohio.


STACEY, Charles P. Québec, 1759 - Le siège et la bataille. Québec, les Presses de l'Université Laval, 2009. pages.
LE classique au Canada anglais depuis 50 ans sur le seul siège de Québec en 1759. Les dernières éditions du livre parues au début du XXIe siècle offrent en plus de l'oeuvre originale une série d'articles et de tableaux détaillants les forces en présence et plusieurs sources analysées après la première édition. La traduction française aux PUL rendent parfaitement le ton de cet ouvrage très bien documenté et qui offre un ton neutre qui détonne des traditionnels récits fondateurs du Canada moderne tel qu'on peut encore les retrouver chez les auteurs Canadiens anglais modernes. Un livre d'une grande justesse et d'un grand intérêt qui couvre beaucoup de sources.


DECHÊNE, Louise. Le Peuple, l'État et la Guerre au Canada sous le Régime français. Montréal, Éditions Boréal, 2008. pages.
Le livre qui a probablement eu l'impact le plus important dans l'interprétation de la guerre de la Conquête depuis les 50 dernières années. Loin de faire un récit détaillé de la guerre, Louise Dechêne s'attarde aux conséquences et aux volontés guerrières de la milice dans cet ouvrage colossal. Iconoclaste à quelques égards, pas toujours l'ouvrage le plus accessible pour les néophytes, cet oeuvre posthume de Louise Dechêne offre un regard frais et très complet sur l'état de la milice et de la population durant toute la présence française au "Canada", donc dans la vallée laurentienne et consacre 3 chapitres complets aux 15 dernières années du régime, soit les années de la guerre de Conquête, mais aussi de la guerre de Succession d'Autriche. À lire absolument.


MACLEOD, D. Peter. La vérité sur la bataille des Plaines d'Abraham. Montréal, Éditions de l'Homme, 2008. pages.
MacLeod, oeuvrant au Musée de la Guerre de Ottawa, offre un ouvrage sous la forme de petites chroniques, de brefs chapitres qui offrent un portrait assez large du siège de Québec. Utilisant des sources parfois ignorées, il réussit à faire ressortir et mettre à l'avant-plan des anecdotes ou encore des aspects réellement méconnus du siège de Québec en 1759. L'ouvrage se lit facilement, est très accessible. Nous conseillons cependant un peu plus l'édition originale anglaise, Northern Armageddon. Seul bémol, l'élévation en héros inconnu de cette guerre du munitionnaire Cadet. À prendre avec un grain de sel. Pourtant, un ouvrage très intéressant qui fait la meilleure lecture des sources primaires variées depuis plusieurs années.


LACOURSIÈRE, Jacques et Hélène QUIMPER. Québec ville assiégée, 1759-1760, par les acteurs et les témoins. Québec, Éditions Septentrion, 2009. 270 pages.
Offrant une chronologie des événements en se servant directement des sources primaires sur le sujet, le livre n'est pas un récit du siège de Québec, mais bien une sorte de journal du siège. Chaque mois de 1759 se voit offrir un groupe de sources qui commentent, avec leur regard très contemporain, les événements quotidiens. Ce livre offre l'avantage de présenter quelques clin d'oeil historiques judicieusement choisis. Pratique pour l'amateur de petits détails et d'anecdotes.

La Conquête.
COURTOIS, Charles-Philippe. La Conquête. Une anthologie. Montréal, Typo, 2009. 496 pages.
Ouvrage le plus récent paru sur la Conquête, ce livre historiographique propose une sorte de recensement de la plupart des courants historiques et historiens dans leur interprétation des événements de la Conquête des colonies françaises d'Amérique. Son intérêt repose principalement au niveau de la largeur du spectre auquel le livre semble s'intéressé alors qu'il fait ressortir la Conquête dans une lumière bien différente des seules divergences entre les écoles de Québec et de Montréal des années 1950 à 1980 (conquête salvatrice contre conquête castrante pour simplifier...).

Bien des sujets restent à être couverts si on tient à parler de la fin du régime français en Amérique du Nord. C'est bien pourquoi vous aurez remarquer le chiffre - 1 - à côté du titre de ce message. Non seulement celui-ci est-il le premier... mais il y en aura d'autres...