mardi 22 décembre 2009

Une petite pause pour Histoire et Société

Le titre dit tout!

Histoire & Société prend une petite pause du temps des fêtes après presque trois mois d'existence. C'est court, mais nous n'avons pas réussi à retarder la fête de Noël cette année pour laisse la chance à H&S d'avoir une existence plus longue. ;) D'ici, là, n'hésitez pas à aller consulter nos précédents messages et à y laisser vos commentaires. H&S sera de retour avec de nouveaux messages dès le mardi 12 janvier 2010!

Et entre temps, pour être informer des futures mises à jour H&S, en plus de vous inscrire directement sur cette page (descendez plus bas), voici quelques façons de faire (en cliquant sur les liens pour vous inscrire):

Histoire & Société sur Google Groups: Le groupe permet de recevoir toutes les mises à jour du carnet et si la demande se manifeste, pourra devenir un groupe de discussion en 2010.

Histoire & Société sur Twitter: Bien entendu, H&S est à l'heure du web 2.0. L'adresse existe, mais n'est pas encore utilisée à son plein potentiel. Inscrivez-vous, les mises à jour commencerons à partir de janvier 2010.

Histoire & Société devrait aussi avoir droit à sa propre page facebook en 2010. Tout cela et bien d'autres choses sont en route (de l'audio et du vidéo? Quelqu'un a dit youtube? Je n'en dirai pas trop...). 2009 n'était qu'une préparation! Les premiers mois ont été concluant et tout continuera le 12 janvier 2010.


Bonne et heureuse année 2010 à tous!
La santé à vous et vos proches!



mercredi 16 décembre 2009

Les clubs de Hockey professionnels de Québec

Québec, ville de hockey. Avec l'engouement médiatique suscité depuis plusieurs semaines (et encore ces jours-ci) par la possible construction d'un nouvel amphithéâtre "moderne" et l'espoir qu'entretiennent plusieurs personnes de voir revenir une équipe professionnelle de la Ligue Nationale de Hockey à Québec, nous vous offrons un petit regard sur les équipes professionnelles et semi-professionnelles depuis l'avènement de ce sport. Nous ne prétendons pas inclure ici tous les clubs de toutes les ligues ayant eu des joueurs payés à Québec, mais dresser un survol de la popularité et des succès de ces équipes.

Nous avons également choisi d'exclure les clubs de la Ligue Nord-Américaine de Hockey (ancienne "Ligue Semi-Pro") parce que les noms, logos et séjours de ces équipes à Québec sont trop nombreux... Notre choix est chronologique et thématique: Nous avons placés les équipes importantes dans un ordre chronologique et les équipes moins importantes à la fin.

Vous trouverez, en cliquant sur le nom du club, des sites personnels ou professionnels qui ne dépendent pas de nos recherches qui couvrent des clubs de façon plus spécifique.


Source: Les Bulldogs de Québec, champions de la coupe Stanley.Année: 1913. © nd Auteur: Inconnu.Commanditaire: The Hockey Hall of Fame collection. tirée du site Internet "Le Bilan du siècle" de l'Université de Sherbrooke.
Le Quebec Hockey Club ou Les Bulldogs de Québec: Fondé en 1878, le Quebec Hockey Club deviendra officiellement le premier club de hockey professionnel de la ville lors de l'adhésion du club à la Canadian Hockey Association qui sera fusionnée à la National Hockey Association la même année, en 1909. Participant aux activités de la NHA jusqu'à la fondation de la Ligue Nationale de Hockey en 1917, l'équipe parviendra à gagner deux fois la coupe Stanley, une première fois en 1911-12 et une seconde fois en 1912-13 (alors que leur "challenge" perdant contre une équipe de Victoria n'a pas été reconnu et leur a permis de garder la coupe). Menés par Phantom Joe Malone qui connaîtra une brève carrière dans la NHL avec le Canadiens entre autres, l'équipe de Québec marque encore l'imagination. Le Quebec HC disparaît avant de pouvoir jouer une seule partie dans la LNH, reviendra pour la saison 1919-20 sous le nom des Athletics, mais ne jouera qu'une seule saison. Pour la petite histoire, Joe Malone est encore détenteur de deux records de la Ligue Nationale de Hockey soit celui du plus grand nombre de buts par un joueur dans une partie (7, 31 janvier 1920) et celui de la plus grande moyenne de buts par matchs (2,20 lors de la saison 1917-18).

File:Quebec aces 2.jpg 
Source: Wikipedia.org
Les ACES de Québec: On pourrait confondre As ou Aces. En fait, l'appelation ACES vient de Anglo-Canadien Employees de la compagnie Anglo-Canadian Pulp qui fonde son club en 1928. D'abord club pour les employés, l'équipe professionnelle évoluera au sein de plusieurs ligues incluant la Ligue Américaine alors que la franchise sera déménagée à Richmond (1971). Championne des coupes Allan, Edimbourg et Alexander, l'équipe connaîtra un succès populaire notamment lors du passage d'un joueur qui allait devenir l'une des plus grandes vedettes des Canadiens de Montréal, Jean Béliveau(1951-1953). Une formation junior évoluait en parallèle à cette équipe, les Citadelles de Québec (dans laquelle Béliveau a également évolué).

File:QuebecNordiques.svg
Source: Wikipedia.org
Les Nordiques de Québec: Formés en 1971 et jouant ses premières parties au sein de l'Association Mondiale de Hockey en 1972, les Nordiques de Québec ont certainement laissé la marque récente la plus profonde dans l'esprit des amateurs de la Vieille Capitale. Incorporés dans la LNH en 1979, les Nordiques déménageront à Denver, Colorado, où ils remporteront la première Coupe Stanley de leur histoire en tant qu'Avalanche du Colorado en 1995-96, année de leur déménagement. N'ayant jamais remporté les grands honneurs à Québec et ayant vécu quelques saisons de misère au tout début des années 1990 (incluant des saisons de 12, 16 et 20 victoires seulement entre la saison 1989-90 et 1991-92), les Nordiques ont quand même une place de choix dans le coeur de plusieurs amateurs de la Vielle capitale. Et le tout, sans parler des aventures inénarrables de Badaboum ou de la rivalité avec les Canadiens ayant mené au célèbre match du vendredi saint (offert en version intégrale sur le site de Radio-Canada, s'il-vous-plaît).




Source: wikimedia.org
Les Remparts de Québec et les Harfangs de Beauport: De 1971 à 1985, la première version des Remparts, celle des Guy Lafleur, André Savard et Raynald Fortier fait des siennes, allant jusqu'à remporter la Coupe Memorial, symbole de la suprématie du hockey junior canadien, au terme de sa première saison. Avant leur retour, la ville de Québec a pu accueillir une autre formation de hockey junior, les Harfangs de Beauport (1990-1997). Les Remparts vont revenir à Québec en 1997 et remporteront une autre fois la Coupe Memorial, en 2006.



Les Citadelles de Québec: De 1999 à 2002, l'équipe a vécu en tant que club-école des Canadiens de Montréal. Une équipe qui n'aura connu qu'un bref séjour à Québec.


Les Rafales de Québec: 1996-1998, les Rafales de la Ligue Internationale de Hockey ont eu la lourde tâche de tenter de faire revivre une passion pour du hockey professionnel immédiatement après le départ des Nordiques. Francis Bouillon et Glen Metropolit auraient notamment revêtus l'uniforme des Rafales. Leur mascotte, Raffi (oui, le personnage qui fait du surf) est probablement un des meilleurs souvenirs de cette équipe.

mardi 8 décembre 2009

Le siège de la FAO à Québec

Hier s'ouvrait officiellement la conférence de Copenhague sur les changements climatiques. Ces grandes conférences internationales sont souvent des lieux pour négocier des traités, mais encore plus pour effectuer des discussions et rapprochements avec d'autres pays. Certaines villes dans le monde, sièges d'organisations internationales, ont toutes leurs petits Copenhague à chaque jour. On peut entre autres penser aux principaux sièges de l'ONU (Organisation des Nations-Unies), au Parlement européen et aux grandes organisations internationales. Québec aurait pu accueillir le siège d'une de ces organisations: la FAO, c'est-à-dire la Food and Agriculture Organization des Nations-Unies.

http://a10.idata.over-blog.com/0/58/91/47//fao.gif

En fait, l'histoire de Québec est intimement liée à celle de la naissance de la FAO. Il faut revenir en 1945.  Non seulement la ville accueille-t-elle une première grande conférence en juin (Organisation internationale du travail), mais Québec est la ville hôte de la première grande conférence organisée sous l'égide de l'ONU en octobre 1945. Cette conférence, officiellement de l'Organisation des vivres et de l'agriculture, donnera naissance à la FAO, mais également à un projet ambitieux du maire de Québec, Lucien Borne.

Lucien Borne, un homme d'affaires, voyait grand pour Québec. Sans parler en détails de toutes ses réalisations (aqueducs, autobus, armoiries de la ville, etc.), il a essayé d'imaginer Québec comme une grande ville internationale au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Dans le cadre de ces conférences, il a donc retenu les services des architectes Adrien Dufresne et Édouard Fiset pour créer les plans d'un vaste "Palais des Nations-Unies" qui aurait été érigé sur les Plaines d'Abraham, entre l'Anse-aux-Foulons (près de l'actuelle Côte Gilmour) et le chemin Sainte-Foy (voir image).


http://img235.imageshack.us/img235/9613/onu9md.jpg
Source: Montcalm, Saint-Sacrement, nature et architecture: complices dans la ville. Ville de Québec, 1988. Collection Les quartiers de Québec. Image trouvée grâce au blogue Ludovica que je vous invite à aller consulter qui offre plusieurs bons articles sur la région de Québec.




Borne espère donc que la visibilité des conférences permettra d'abord à Québec de devenir le siège même de l'ONU. Il est prêt à ce que la ville puisse offrir une place de choix au "palais", sur les Plaines. Mais après quelques mois, il semble clair que Québec n'aura aucune chance de rivaliser avec des candidatures de renoms et ce sera finalement New York qui accueillera le principal siège de l'ONU, une décision finale étant prise en ce sens par l'Organisation en décembre 1946. Bien entendu, les implications politiques de ce choix sont beaucoup plus complexes que la seule réputation de la ville, mais le résultat est le même.


Borne ne désespère pas et dès octobre 1945 propose donc que Québec accueille les bureaux de ce qui deviendra la FAO plutôt que le siège de l'ONU. Cette ébauche certes plus "réaliste" compte tenu de la situation géopolitique de Québec permet des espoirs encore plus tenaces au maire Borne et aux autres défenseurs du projet. Les espoirs de Québec, qui a vu naître la FAO, seront définitivement anéanties en 1949, après quatre ans de tractations, alors que Rome est choisie pour abriter l'organisation et son quartier-général (voir image).



©FAO/Giulio Napolitano
Source: "À propos de la FAO", site Internet de la FAO, consulté le 8 décembre 2009.




COMPLÉMENT
Comme me le faisait remarquer une estimée collègue, la ville de Québec a également une place publique et une fontaine qui rendent hommage au 50e anniversaire de la fondation de cet organisme dans la Vieille capitale. Cette place est située à l'intersection des rues Saint-Pierre, Saint-Paul et Sault-au-Matelot dans le Vieux-Québec. En voici une photographie:

Sources
BLAIS, Christian, Gilles GALICHAN, Frédéric LEMIEUX et Jocelyn SAINT-PIERRE. Québec, quatre siècles d'une capitale.  Québec, Les Publications du Québec, 2008. xi-692 pages.


LEBEL, Jean-Marie et Alain ROY. Québec, 1900-2000: le siècle d'une capitale. Québec, Éditions MultiMondes, 2000. 157 pages. Édition également disponible en ligne (aperçu partiel).
 

mardi 1 décembre 2009

Bibliographie commentée: La guerre de la Conquête (1)

Un premier sujet qui se fait offrir une bibliographie commentée. Cette bibliographie peut devenir en quelque sorte une liste de cadeau(x) de Noël parfaite en cette année à venir du 250e anniversaire de la bataille de Sainte-Foy et de la capitulation de Montréal (le 8 septembre 1760). La guerre de la Conquête, ou encore guerre de Sept ans en Amérique du Nord ou encore French and Indian War, est le conflit qui a opposé les Royaumes de France et de Grande-Bretagne en Amérique du Nord entre les années 1754 et 1763. Comme ce conflit touchait les deux couronnes, mais aussi et surtout leurs colonies nord-américaines et leurs alliés respectifs, nous vous offrons une sélection de livres assez faciles à dénicher et consulter qui vous donnerons une idée très précise de ce conflit. C'est un conflit qui soulève obligatoirement les passions au Québec et dont plusieurs commentateurs en connaissent encore trop mal les actions et les conséquences complètes au point de vue historique.

Nous offrirons nos commentaires sous forme de liste de livres en suivant une notice bibliographique complète de chaque ouvrage suggéré. Cette première partie suggère 3 livres qui traitent largement du siège de Québec en 1759, du grand classique québécois sur le sujet et de l'ouvrage le plus intéressant sur un aspect fascinant de ce conflit, la milice. Nous ajoutons finalement un livre "historiographique" paru cet été d'un intérêt certain.


FRÉGAULT, Guy. La Guerre de la Conquête, 1754-1760. Montréal, Éditions Fides, 2009 (1re édition 1955). pages
LE classique au Québec depuis 50 ans. Impossible de passer à côté de cet ouvrage qui est encore la norme. Mettant l'accent sur la "Conquête" du peuple canadien français, ce livre couvre les sources d'importance et offre un récit prenant dans un style précis des grands événements de la guerre de la Conquête à partir des premiers accrochages dans la vallée de l'Ohio.


STACEY, Charles P. Québec, 1759 - Le siège et la bataille. Québec, les Presses de l'Université Laval, 2009. pages.
LE classique au Canada anglais depuis 50 ans sur le seul siège de Québec en 1759. Les dernières éditions du livre parues au début du XXIe siècle offrent en plus de l'oeuvre originale une série d'articles et de tableaux détaillants les forces en présence et plusieurs sources analysées après la première édition. La traduction française aux PUL rendent parfaitement le ton de cet ouvrage très bien documenté et qui offre un ton neutre qui détonne des traditionnels récits fondateurs du Canada moderne tel qu'on peut encore les retrouver chez les auteurs Canadiens anglais modernes. Un livre d'une grande justesse et d'un grand intérêt qui couvre beaucoup de sources.


DECHÊNE, Louise. Le Peuple, l'État et la Guerre au Canada sous le Régime français. Montréal, Éditions Boréal, 2008. pages.
Le livre qui a probablement eu l'impact le plus important dans l'interprétation de la guerre de la Conquête depuis les 50 dernières années. Loin de faire un récit détaillé de la guerre, Louise Dechêne s'attarde aux conséquences et aux volontés guerrières de la milice dans cet ouvrage colossal. Iconoclaste à quelques égards, pas toujours l'ouvrage le plus accessible pour les néophytes, cet oeuvre posthume de Louise Dechêne offre un regard frais et très complet sur l'état de la milice et de la population durant toute la présence française au "Canada", donc dans la vallée laurentienne et consacre 3 chapitres complets aux 15 dernières années du régime, soit les années de la guerre de Conquête, mais aussi de la guerre de Succession d'Autriche. À lire absolument.


MACLEOD, D. Peter. La vérité sur la bataille des Plaines d'Abraham. Montréal, Éditions de l'Homme, 2008. pages.
MacLeod, oeuvrant au Musée de la Guerre de Ottawa, offre un ouvrage sous la forme de petites chroniques, de brefs chapitres qui offrent un portrait assez large du siège de Québec. Utilisant des sources parfois ignorées, il réussit à faire ressortir et mettre à l'avant-plan des anecdotes ou encore des aspects réellement méconnus du siège de Québec en 1759. L'ouvrage se lit facilement, est très accessible. Nous conseillons cependant un peu plus l'édition originale anglaise, Northern Armageddon. Seul bémol, l'élévation en héros inconnu de cette guerre du munitionnaire Cadet. À prendre avec un grain de sel. Pourtant, un ouvrage très intéressant qui fait la meilleure lecture des sources primaires variées depuis plusieurs années.


LACOURSIÈRE, Jacques et Hélène QUIMPER. Québec ville assiégée, 1759-1760, par les acteurs et les témoins. Québec, Éditions Septentrion, 2009. 270 pages.
Offrant une chronologie des événements en se servant directement des sources primaires sur le sujet, le livre n'est pas un récit du siège de Québec, mais bien une sorte de journal du siège. Chaque mois de 1759 se voit offrir un groupe de sources qui commentent, avec leur regard très contemporain, les événements quotidiens. Ce livre offre l'avantage de présenter quelques clin d'oeil historiques judicieusement choisis. Pratique pour l'amateur de petits détails et d'anecdotes.

La Conquête.
COURTOIS, Charles-Philippe. La Conquête. Une anthologie. Montréal, Typo, 2009. 496 pages.
Ouvrage le plus récent paru sur la Conquête, ce livre historiographique propose une sorte de recensement de la plupart des courants historiques et historiens dans leur interprétation des événements de la Conquête des colonies françaises d'Amérique. Son intérêt repose principalement au niveau de la largeur du spectre auquel le livre semble s'intéressé alors qu'il fait ressortir la Conquête dans une lumière bien différente des seules divergences entre les écoles de Québec et de Montréal des années 1950 à 1980 (conquête salvatrice contre conquête castrante pour simplifier...).

Bien des sujets restent à être couverts si on tient à parler de la fin du régime français en Amérique du Nord. C'est bien pourquoi vous aurez remarquer le chiffre - 1 - à côté du titre de ce message. Non seulement celui-ci est-il le premier... mais il y en aura d'autres...

mercredi 25 novembre 2009

La fuite des bateaux français de 1759...

C'est un titre un peu dramatique qui convient à cette mise à jour un peu tardive. Cependant, en 1759, il y a près de 250 ans jours pour jours, se déroulait le dernier épisode dramatique de la résistance française dans la vallée du Saint-Laurent devant Québec, la ville occupée par les forces britanniques.

Ces bateaux ont comme principale mission de transmettre les ordres du chevalier François-Gaston de Lévis (image plus bas) au Roi de France pour la campagne à venir en 1760 au Canada, c'est-à-dire la vallée laurentienne qui fait partie de la Nouvelle-France. Les instructions de Lévis demandent l'envoi de plus de 6000 hommes de troupes de terre françaises, un train d'artillerie et des vivres pour quelques semaines, avant les renforts britanniques au début du mois de mai. Aidant ainsi le France à reprendre Québec, le plan est donc de renvoyer plus tard dans l'été ces troupes pour soutenir encore l'effort de guerre en Europe.

François-Gaston de Lévis, Duc de Lévis (1719-1787)
Source: Patrimoine Militaire Canadien

Alors que les derniers navires britanniques à faire route vers l'Europe ou les autres colonies américaines lèvent l'ancre le 26 octobre et quittent Québec, les bateaux français qui avaient passé une bonne partie du siège vers Batiscan et même encore plus à l'ouest vont tenter une dernière sortie vers l'océan pour rejoindre la France. C'est dans la troisième semaine de novembre 1759 que les bateaux passent devant Québec. En fait, on connaît particulièrement un des épisodes de cette fâcheuse tentative alors qu'une tempête de neige frappe la région dans la nuit du 22 au 23 novembre et force quatre bateaux dont la frégate Maréchal-de-Senneterre à s'échouer devant Saint-Romuald. Bien que quelques salves de canon seront ensuite essuyées par les bateaux à leur passage devant Québec (les 25 ou 26 novembre), c'est finalement moins de 10 bateaux qui iront rejoindre l'océan.

Les efforts français seront finalement anéantis par la force d'un événement majeur: la victoire décisive de la flotte britannique lors de la bataille de Quiberon Bay, le 20 novembre 1759, donnait une fois pour toute la domination des eaux aux Britanniques. Ainsi, bien que la France remporte la victoire lors de la bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760) elle n'obtiendra aucun secours. Des 6 navires envoyés par la France en Amérique, trois ne traverseront même pas l'océan et trois autres seront pris lors de la bataille de la Ristigouche (qui prend fin le 8 juillet 1760).

mardi 17 novembre 2009

Québec et l'expression "Vieille capitale"

Ces jours-ci, la Ville de Québec est en proie à une petite controverse qui secoue une partie de l'Hôtel de Ville. L'administration nouvellement élue du maire Régis Labeaume a décidé de faire appel à Monsieur Clotaire Rapaille pour changer l'image de marque de Québec qui tourne beaucoup autour du Vieux-Québec, des murs de la Ville et de l'expression "Vieille capitale". Nous croyons qu'il est intéressant de bien définir d'où exactement vient cette expression.

Il faut remonter en 1857. Québec est alors en compétition avec les villes de Montréal, Kingston (Ontario) et Toronto (Ontario) pour le titre de capitale du Canada-Uni et donc de siège du gouvernement de cette colonie britannique en Amérique du Nord. Cependant, on lui préférera Ottawa pour devenir la future capitale du Canada-Uni, le 31 décembre 1857. Ce qui ne veut pas dire que le gouvernement ne reviendra pas siéger à Québec pour une brève période dans les années 1860. À cette époque, on ne siège plus au Parlement qui était alors l'ancien Palais épiscopal, situé en haut de la Côte de la Montagne, qui avait presque entièrement brûlé en 1854 et dont les pierres avaient été vendues pour créer le nouvel édifice de la Halle Champlain (2e photo).


Parliament Buildings, Quebec, Sarony and Major, vers 1850, Archives de la Ville de Québec. Source: Site Internet de la Ville de Québec



La halle du marché Champlain, (photographie), [vers 1900]. Archives de la Ville de Québec, collection André Hamel (N030902). Source: Site Internet de la ville de Québec



Comme ce choix laisse un goût amer dans la bouche de l'élite politique de la ville, on adoptera rapidement l'expression "Vieille capitale" pour bien représenter les espoirs déchus de cette élite et dans une moindre mesure d'une bonne partie de la population. Ottawa avait l'avantage d'être une petite bourgade peuplée de beaucoup de francophones, d'anglophones et d'Irlandais en plus d'avoir deux sources d'approvisionnement en eau (via Montréal et Kingston) et d'être à mi-chemin de Toronto et de Québec. Au retour du gouvernement à Québec, on construit un "parlement-bureau de poste" temporaire pour accueillir le gouvernement. On sait bien que ce passage n'est que temporaire.

L'expression était utilisée, certainement depuis les années 1960-70 et presque exclusivement par l'industrie touristique, comme le reflet du cachet unique. Ce cachet qui rappelle à tant de visiteurs que la ville reste une sorte de coin de "Vieille" Europe en Amérique. La "Vieille capitale" soulignait le caractère de Québec en tant que premier poste permanent français en Amérique et ancrait la ville dans son histoire. L'expression ne revêtait plus le caractère politique d'antan, ni la perspective défaitiste d'une certaine élite canadienne-française, mais un autre caractère, celui de Québec fortement touristique, tournée vers ses visiteurs et désireuse de les charmer par ce côté.

mardi 10 novembre 2009

La pierre blanche des Plaines d'Abraham

11 novembre. À la 11e heure, deux minutes de silence seront tenues en mémoire des soldats tombés au combat entre autres dans les deux guerres mondiales. Cependant, aux yeux de certaines personnes, ce ne sont pas tous les soldats qui ont eu le respect qu'ils méritaient, de leur vivant ou après être tombés au combat.

C'est le cas du 8th Royal Rifles, un régiment de Québec. Du moins c'est ce que croyait son aumônier, Frederick George Scott. En effet, Scott, né à Montréal en 1861, ayant fait ses études à Bishop's et à King's College (Londres), est promis à une carrière ecclésiastique dans l'église anglicane du Québec. En 1914, à plus de 40 ans, alors qu'il est chanoine de la cathédrale Holy Trinity (Québec), il décide de s'engager dans le 8th Royal Rifles à titre d'aumônier et part à la guerre.

Pour son travail et par les circonstances créées par la guerre, Scott sera finalement aumônier de toute la Première Division canadienne sur le front européen à la fin de la guerre. Il revient à Québec et y passe l'entre-deux guerres où il écrit un livre de poésie et de souvenirs du front, The Great War As I Saw It, paru en 1922. Arrive donc 1939. Scott a 78 ans. Il cherche alors à reprendre son rôle d'aumônier pour le 8th Royal Rifles, mais sera écarté, notamment à cause de son âge.

Scott décide donc de suivre de près ce qui arrive à son régiment. Envoyé sur le front pacifique lors de la Deuxième Guerre mondiale, le 8th Royal Rifles fait partie de la garnison de Hong Kong qui se fait attaquer le 7 décembre 1941 (la même journée que la bataille de Pearl Harbor). Un siège très violent débute et se termine par une défaite cuisante des alliés le 25 décembre 1941. La plupart des soldats du 8th Royal Rifles seront tués ou capturés et passeront le reste de la guerre, soit environ 44 mois, dans des camps japonais.

Quel est le lien avec la pierre blanche sur les plaines? Cette pierre, située près du kiosque Edwin-Bélanger et du pavillon Baillairgé du Musée National des Beaux-Arts du Québec est une curiosité pour plusieurs visiteurs. En effet, une pierre, entièrement peinte en blanc, sur laquelle on trouve plusieurs symboles de gravés: une croix, l'inscription CREDO, l'année 1941 et les lettres FGS (sur l'image à droite, à l'endroit où la peinture n'est plus sur la roche). FGS sont les initiales du chanoine Scott, 1941 est l'année où le 8th Royal Rifles fut capturé, CREDO est une expression latine qui signifie "j'y crois".



Image: Commission des champs de bataille nationaux, 2007.

Tous ces symboles constituent l'hommage que Scott a tenté de rendre à ses anciens frères d'armes. Ceux tombés au combat, mais aussi et surtout ceux retenus captifs par les Japonais, dont on a aucune nouvelle. F.G. Scott ne vivra pas pour savoir que les captifs seront relâchés en 1945, lui-même mourant en 1944. La pierre blanche constitue le seul monument au Canada dédié à la prise de Hong Kong et surtout à la capture du 8th Royal Rifles. Ce monument érigé par Scott, qui habitait alors tout près des Plaines au début des années 1940, est entretenu par la Commission des Champs de bataille nationaux alors que cet organisme n'a appris que l'an dernier la signification exacte de la pierre.

mardi 3 novembre 2009

Les premières élections à la mairie de Québec

Comme nous avons récemment vécu une campagne électorale municipale, il nous apparaît important de nous rappeler comment tout ce processus à commencer en parlant des premières élections municipales dans la ville de Québec.

Le premier maire "élu" de Québec est l'avocat de 33 ans, Elzéar Bédard. En effet, la ville est érigée en cité par un décret royal en 1832 et gagne ainsi le privilège d'élire ses propres représentants, ce qui n'était pas le cas de la ville sous le régime britannique. Ainsi, la ville et surtout les citoyens peuvent élire pour une première fois le conseil municipal. Élu par des conseillers qui étaient, eux, élus par les citoyens, ce premier maire aura pourtant une brève carrière. En effet, l'avocat Bédard est un proche d'un certain Louis-Joseph Papineau et du parti patriote qui est en pleine période de radicalisation. Le conseil municipal, plutôt conservateur, lui préférera donc René-Édouard Caron, maire de 1834 à 1837 et de 1840 à 1846. Ce système restera en place pendant une vingtaine d'années (mis à part une bref épisode de suspension des pouvoirs publics à la fin des années 1830...)

Nous sommes au milieu des années 1850, plus précisément le 19 juin 1856. Une nouvelle loi stipule que les élections se feront dorénavant au suffrage populaire, ou du moins par les électeurs "[...] duement habiles à élire les membres du conseil" (1). Ces électeurs habiles sont bien entendu les propriétaires fonciers, qui peuvent élire. Le premier maire élu de Québec au suffrage public est donc le médecin Joseph Morrin. Écossais d'origine et amoureux de la ville, cet homme qui a fondé plusieurs institutions médicales de la ville (Collège des médecins, Quebec Lunatic Asylum, École de médecine, etc.) sera réélu à la fin de la décennie. Cette loi restera en vigueur jusqu'en 1870.

À partir de cette date, on revient au même mode de scrutin qu'avant 1856, c'est-à-dire, le vote du conseil. Ce retour aux anciennes méthodes provoquera un situation fort désagréable à l'Hôtel de Ville, alors situé au 80-84 rue Saint-Louis. Élu au poste de maire en janvier 1870, Adolphe Tourangeau doit rapidement laisser le champ libre au maire choisi par le conseil quelques semaines plus tard, fin avril, début mai, Pierre Garneau. Tourangeau alors outré de cette défaite alors qu'il avait été élu quelques mois plus tôt par la population, s'enferme à l'Hôtel de Ville. Il se rendra finalement trois jours après le début de son geste d'éclat.

Les maires se succéderont ensuite, nonobstant les changements de régime ou les modifications légales, jusqu'au début du XXIe siècle où les élections seront désormais tenues à date fixe pour toutes les municipalités du Québec.


Sources

1- Cité dans BOISSONNAULT, Charles-Marie, "MORRIN, JOSEPH", dans Dictionnaire biographique du Canada, volume IX, article disponible en ligne, consulté le 28 octobre 2009.

mardi 27 octobre 2009

La vaccination de la grippe de 1976

Depuis lundi le 26 octobre 2009, les autorités médicales provinciales du Québec ont débuté une grande campagne de vaccination pour essayer de mieux faire face à une possible deuxième vague de cas de grippe A (H1N1) qui a d'abord été surnommée grippe porcine. Nous utilisons ici le terme grippe porcine, traduction libre de swine flu, parce que l'épidémie états-unienne de 1976 et sa campagne de vaccination semblent être une des raisons pour lesquelles l'actuelle campagne de vaccination soulève autant de questions.

L'utilisation du terme grippe porcine relève de la possibilité de transmission de cette grippe notamment par et chez le porc. Cependant, si on fait référence à l'épidémie de 1976, on doit parler de deux souches de grippes. Une de type A(H1N1), une variante de la grippe de 2009, et une de type A(H3N2). La grippe de type A(H1N1) a été à cette époque localisée près de Fort Dix, New Jersey et a causé directement un seul décès en plus de forcer une dizaine de personnes à se faire hospitaliser. La peur vient du fait que l'on associait cette branche d'influenza avec celle de la grippe espagnole de 1918...

La deuxième souche de grippe (H3N2) ou grippe Victoria qui s'est plus largement répandu, n'a cependant pas causé un nombre élevé de décès. Cependant, la peur de voir deux souches virulentes de grippe frappé la population des États-Unis au même moment très tôt au printemps, avait forcé l'administration à prendre des mesures drastiques et à assurer une campagne de vaccination à très grande échelle pour l'automne 1976 pour prévenir une deuxième vague. C'est à ce moment que les problèmes vont commencer.

Après une campagne de relations publiques qui avait laissé la population sur sa faim, le National Influenza Immunization Program débute sa campagne de vaccination le 1er octobre 1976. Une campagne qui connaît un début très lent... qui n'allait pas s'améliorer. Le 10 octobre à Pittsburgh, trois personnes de plus de 70 ans et cardiaques meurent quelques heures après avoir reçu le vaccin dans la même clinique. (1) Bien entendu, la panique gagne rapidement la population au point que le président Gerald Ford se fera vacciner, avec sa famille, en direct à la télévision, le 14 octobre 1976, malgré le fait que les décès n'aient finalement pas été attribués au vaccin.

La campagne sera suspendue le 16 décembre 1976, alors qu'au moins 40 millions (certaines sources évoquent jusqu'à 48 millions) de citoyens des États-Unis ont été vaccinés, soit un peu plus de 20% de la population. Cependant, le principal problème de relations publiques de ce programme est le nombre élevé de cas du Syndrome de Guillain-Barré. En effet, environ 532 cas du syndrome ont été notés entre le début et la fin du programme de vaccination chez des patients ayant reçu le vaccin(2).

Le Syndrome de Guillain-Barré est une maladie qui affecte les nerfs et peut provoquer des paralysies très légères, voire indétectable, mais aussi des paralysies graves et complètes d'une grande partie du corps menaçant directement la vie du malade. Comme ce syndrome est potentiellement mortel et qu'un lien a été créer, au moins par les médias (puisque les autorités médicales n'étaient pas unanimes), entre celui-ci et le vaccin, la population a éviter de se faire vacciner et l'opinion publique a forcer les dirigeants politiques a arrêté le programme de vaccination. En 1976, 25 personnes seraient mortes des conséquences du Syndrome, sur les 223 décès liés aux complications de la grippe.(3)

Le programme de vaccination des États-Unis de 1976 a été préparé très rapidement, appliqué très rapidement et son efficacité a été rapidement mise en doute par des décès subits. C'est l'opinion publique et le reflet des médias qui ont grandement contribué à l'arrêt du programme... sans parler, bien entendu de la quasi-disparition de ces souches de l'influenza au début de l'année 1977...


Sources

1- NEUSTADT, Richard E. and Harvey V. FINEBERG, M.D., The Swine Flu Affair: Decision-Making on a Slippery Disease (1978), p. 56, livre consulté en ligne au http://www.nap.edu/catalog.php?record_id=12660, le 26 octobre 2009.

2- SCHONBERGER LB, et al., "Guillain-Barre syndrome following vaccination in the National Influenza Immunization Program, United States, 1976-1977.", Amercian Journal of Epidemiology, Août 1979, volume 110, numéro 2, pp.105-23.

3- RETAILLIAU, HENRY F., et al., "ILLNESS AFTER INFLUENZA VACCINATION REPORTED THROUGH A NATIONWIDE SURVEILLANCE SYSTEM, 1976–1977", American Journal of Epidemiology, 1980, Vol. 111, No. 3, pp. 270-278

mardi 20 octobre 2009

Le tramway électrique de Québec, 1897-1948

En pleine campagne électorale pour les élections municipales à Québec, alors que deux partis politiques (le Renouveau Municipal de Québec et le Défi Vert de Québec)ont décidé de faire de la construction d'un tramway un enjeu électoral (en plus de l'équipe Labeaume qui n'est plus contre) regardons un peu comment le tramway a déjà été utilisé à Québec.

On peut remonter, dans les rues de Québec, à l'apparition des tramways hippomobiles en Haute-Ville, mais d'abord dans le quartier Saint-Roch. En effet, la Quebec Street Railway commence à faire circuler un tramway hippomobile (donc tiré par des chevaux) dès 1865 entre les marchés Champlain et Jacques-Cartier. Cela se fait une dizaine d'année avant que le service se développe en Haute-Ville grâce notamment au travail de la St. John Street Railway qui lance le même service en Haute-Ville en 1878. Ces services seront les seuls services de transport en commun jusqu'en 1897.(1)

C'est en 1894 que l'entrepreneur Horace Beemer, l'homme à la tête du chemin de fer Québec-Montmorency-Charlevoix, fait les démarches pour obtenir l'autorisation d'utiliser les rues de la ville pour l'implantation d'un train, puis d'un tramway électrique (règlement 335, juin 1895)(2). Le réseau sera construit en 1896 et 1897, mais ce ne sera cependant que le premier souffle de cette nouvelle industrie. Le tramway prendra réellement son envol sous les auspices de la Quebec Railway, Light & Power Co. qui regroupera tous les services électriques de Québec incluant le tramway, à partir de 1899, dans un monopole que les citoyens appelleront "le Merger" (traduction libre de fusion). Avec le système mis en place par la QRL&P, la ville de Québec a pour la première fois un système moderne de transport en commun.

Les premiers tramways électriques de Québec fonctionne grâce à la centrale de la chute Montmorency qui appartient à la même compagnie et qui permet aux chars de parcourir les rues de la ville. Les tramways de 5,5 mètres de longueur (petites rues de la ville de Québec oblige) seront entreposés et réparés sur la rue Saint-Jean. Les quatre premiers circuits seront à peu près les suivants: 1- de Saint-Pierre à St-Vallier en allant faire un tour dans l'actuel quartier Saint-Sauveur pour revenir par Langelier, des Fossés (actuel Boulevard Charest) jusqu'à Dalhousie (juillet 1897); 2- de la rue de la Couronne à la rue St-Jean en montant (sans problème) la Côte d'Abraham (août 1897); 3- Rue d'Youville à des Érables en passant par St-Jean (fin août 1897); 4- de la rue Champlain jusqu'au Château Frontenac en passant par le côte du Palais (fin 1897).(3) La plus imposante structure de ce parcours, outre les câbles, est certainement le trestle qui permet de grimper la côte du Palais, un imposant pont de fer et d'acier de presque 200 mètres de longueur (à peu près sur le tracé de l'actuelle côte Dinan.(4)

Le service était assuré à l'année par la QRL&P qui avait son propre service d'entretien des rues ou plutôt de ses rails en ville. En fait, tout l'entretien se fait directement par la compagnie privée. C'est dans les années 1910 que le tramway va successivement voir son trajet allongé vers Sillery (via Saint-Cyrille, l'actuel Boulevard René-Lévesque) et vers Beauport, suivant l'actuel boulevard des Chutes.(5)

C'est vers le milieu du XXe siècle que l'automobile et surtout l'autobus pour le transport en commun viendront supplanter le tramway. En effet, les premiers autobus apparaissent vers 1937, mais prendront définitivement la place du tramway en 1948 avec la fermeture de la dernière ligne de tramway dans Saint-Sauveur.


Source et notes
1- Gilbert BERGERON, "La belle époque des tramways", dans Cap-aux-Diamants, numéro 20, hiver 1990, p. 19.

2- Marc VALLIÈRES, "Capitale provinciale et institutions urbaines", dans Histoire de Québec et de sa région, Québec, Presses de l'Université Laval, 2008, Tome 2, p. 1274.

3- Gilbert BERGERON, loc. cit., p. 21.

4- Ville de Québec - Les tramways, site consulté le 14 octobre 2009.

5- Idem

samedi 17 octobre 2009

Petite mise à jour et ajustements

Comme chaque projet, il y a une période d'ajustement(s)...

C'est la même chose pour HISTOIRE ET SOCIÉTÉ. Notre équipe se confirme et se solidifie d'un côté et de l'autre, le fondateur du blogue qui avait prévu d'autres messages est victime d'un rhume. Donc impossible de remettre à jour une deuxième fois cette semaine tel que prévu. Avec notre équipe, nous n'aurons plus ces problèmes.

Seulement pour vous confirmer que le blogue n'est pas mort, loin de là; que les réponses de collaborateurs potentiels ont été très intéressantes et que plusieurs projets parallèles à ce blogue risquent de prendre forme.

À suivre en fin de semaine si tout va bien ou la semaine prochaine:
- L'histoire des tramways à Québec

À venir:
- Bibliographies commentées sur des sujets historiques d'intérêts;
- Les équipes de hockey de la ville de Québec;
- Les grands amphithéâtres de Québec;
- La Bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760);
- Et beaucoup de surprises...

mardi 13 octobre 2009

La grippe espagnole de 1918

Par les temps qui courent, les médias semblent avoir à coeur la deuxième vague de la grippe A (H1N1) ou grippe porcine comme elle fût d'abord surnommée. Bien que des épidémies de grippes aient frappées et frappent encore notre planète, (pensons par exemple à l'épidémie de grippe H5N1 (aviaire, en 2005), la grippe de Hong Kong de 1968 ou même la grippe asiatique de 1957), il est important de se rappeler un peu l'histoire de la précédente épidémie qui ait frappé Québec, celle de la grippe espagnole de 1918.

La maladie est recensée en mai 1918, mais elle n'arrive "officiellement" à Québec, donc dans les médias, qu'autour du 27 septembre 1918 à Québec.(1) Ce n'est pas que les cas ne sont pas connus, mais en ville, les journaux n'en font guère mention. S'ensuit une véritable petite guerre de relations publiques alors que d'un côté le président du Conseil d'hygiène du Québec, le Docteur Arthur Simard déclare que la grippe espagnole n'existe pas, que nous faisons simplement face à une grippe saisonnière particulièrement virulente, tandis que le coroner de la ville de Québec, le Docteur Jolicoeur, affirme que la situation est menaçante et que le département d'hygiène de la ville n'a rien fait.(2) Ces houleux débats, tantôt alarmistes, tantôt minimisant les effets de cette grippe, seront rapidement éclipsés par la situation qui deviendra hors de contrôle.

À Québec, c'est le Bureau de santé qui forcera "[...] la fermeture des théâtres, des écoles, des tavernes et même des églises, en plus de restreindre les heures d’ouverture des magasins"(3) en octobre 1918. Malgré cela, la grippe frappe fort au milieu du mois d'octobre 1918, avec ses effets les plus dévastateurs ressentis entre le 10 et le 20 octobre. Elle fait pratiquement 500 morts dans la seule ville de Québec, dont une quarantaine de victimes par jour du 14 au 20(4). "Les corps publics, lents à s'émouvoir, s'étaient mis en branle, poussés aussi bien par les critiques que par l'évidence que la maladie dépassait en virulence les grippes ordinaires."(5)

La ville est pratiquement fermée pour une bonne partie du mois et les secours s'organisent. Le manège militaire est mis en quarantaine dès le 2 octobre et des écoles (notamment l'école Saint-Maurice de Limoilou) seront utilisés comme hôpitaux ou cliniques de fortune temporaires. La Société Saint-Vincent-de-Paul, les communautés religieuses de la ville (en particulier les Soeurs Servantes du Sacré-Coeur de Marie et les Soeurs Franciscaines Missionnaires de Marie)(6) en plus des étudiants en médecine de l'Université Laval et de la Ligue des ménagères qui fourniront du personnel médical bénévole (assistants, infirmiers et infirmières) pour passer à travers cette crise, seront tous appelés à contribuer.

Tout cela se déroule rapidement, alors que les premiers cas dans le monde étaient diagnostiqués au début de l'année 1918 et que la maladie est "disparue" vers le milieu de l'année 1919. À Québec, la mortalité diminue rapidement dès le début novembre 1918. C'est la dernière épidémie majeure que la ville de Québec ait connue.

Au final, ce que cette grippe montre n'est pas la virulence d'une maladie qui fera tout de même quelques millions de victimes sur notre belle planète, mais l'incapacité des autorités sanitaires et médicales de la ville de Québec à assurer un service de base en temps de crise à tous les citoyens. En effet, les quartiers les plus durement touchés sont les quartiers Saint-Sauveur et Saint-Malo. Au total, ce serait environ 80% des victimes qui résidaient en Basse-Ville(7), malgré les moyens de dernière minute fournis par la ville pour préparer des hôpitaux temporaires, incluant un montant de 25 000 dollars. Une préparation de dernière minute qui a causé bien des maux de tête aux patients et bien certainement au personnel médical qui a également payé un lourd prix de cette épidémie. De leur côté, "les métis indiens de la Réserve de Loretteville" n'auraient pas perdu aucun membre de leur communauté grâce aux plantes médicinales qu'ils utilisent. Dans ce cas-ci, la Berce ou Heracleum.(8)

Pour plusieurs personnes et dans plusieurs quartiers, cette épidémie venait s'ajouter à un climat déjà difficile d'économie de guerre et de "chasse aux conscrits", ces hommes qui refusaient de porter l'uniforme pour aller se battre avec les autres soldats canadiens pendant la Première Guerre mondiale. La décennie 1910 se terminait sur un épisode assez difficile...

Notes
1 - Antonio DROLET, "L'épidémie de grippe espagnole à Québec en 1918", dans Yolande BONENFANT, Trois siècles de médecine québécoise, Québec, La Société historique de Québec, 1970, Cahiers d'histoire no. 22, p. 99.

2- Antonio Drolet, loc. cit., p. 100.

3- Site Internet de la ville de Québec, consulté le 10 octobre 2009.

4- Réjean LEMOINE, "La grippe espagnole de 1918 à Québec", Cap-Aux-Diamants, Volume 1, Numéro 1, printemps 1985, p. 39.

5- Antonio Drolet, loc. cit., p. 104.

6- Antonio Drolet, loc. cit., p. 106.

7- Réjean LEMOINE, loc. cit.

8- Antonio Drolet, loc. cit., p. 106.

dimanche 11 octobre 2009

Bienvenue sur le blog HISTOIRE ET SOCIÉTÉ

Nous en profiterons, deux fois par semaine, pour nous pencher sur des sujets historiques en lien avec des sujets d'actualité (par exemple en offrant un exposé sur des épidémies qui ont touché notre planète par le passé ou sur les précédentes crises économiques).

Nous espérons apporter un regard frais, dynamique et passionné sur des sujets qui ne se font pas offrir le "traitement" socio-historique qu'ils mériteraient dans nos médias.

Basé à Québec, les sujets d'actualité nord-américain seront privilégiés, mais ne seront pas exclusifs.

J'espère que vous serez nombreux à nous lire.

N'hésitez pas à nous fournir vos suggestions de sujets en nous répondant ici ou en écrivant à histoiresocieteAROBASgmailPOINTcom