samedi 30 octobre 2010

Quelques petites brèves... sur l'actualité à Québec

Cette semaine, Histoire et Société vous offre quelques nouvelles brèves tirées des journaux feuilletés durant la première année d'existence du blogue. Tous ces journaux se trouvent numérisés sur le site de la collection numérique de Bibliothèque et archives nationales du Québec. Où est le lien avec l'actualité? Aucun. Mais c'est tout de même intéressant. Tous les extraits seront donc identifiés par leur journal, la date et la page. Les transcriptions sont toutes intégrales, incluant les erreurs, majuscules, accents ou absence de ceux-ci. Ces citations seront présentées en ordre chronologique, en commençant par la plus éloignée dans le temps. Qu'est-ce qui justifie leur choix? Des citations qui représentent bien certains aspects des médias à leurs époques respectives? Le petit sourire en coin à la lecture? En cette mi-session universitaire, c'est la mise à jour que nous proposons. Bonne lecture

« If the beginning of the Winter was remarkable for its mildness, a balance has been pretty well struck these three or four days past, by the extreme severity of the weather. [...] Other accidents by the forst are spoken of; but as we cannot vouch for their truth, we dare not venture to particularize them » (The Quebec Mercury, le lundi 20 janvier 1812, p. 7)

« Ceux qui voudront envoyer des Communications pour le Canadien et qui ne voudroient pas être connus pourront les mettre dans une Boëte placée à cette effet, au haut du second escalier dans la maison de Madame veuve l'Heureux, audessus sera écrit Boëte. » (Le Canadien, le samedi 1er novembre 1817, p. 1)

« WHEREAS Madelaine Vermet, my wife, has thought proper to leave my house without legal cause, I hereby give notice, that I will not be responsible for any Debt she may contract, in my name from this day. ISAAC CONCIGNY » (The Quebec Mercury, le mardi 30 septembre 1817, p. 7)

« We are sorry to learn, that the Manor House, at St. Marie's, Nouvelle Beauce, belonging to Madame the widow Taschereau was wholly consumed by fire between the hours of two or three o'oclock yesterday. All the males of the family were absent at the election when the accident occured, and little of the furniture was saved; unfortunately, no part of the property was insured » (The Quebec Mercury, le mardi 14 août 1827, p. 6)

« LES ABONNÉS de ce Journal sont priés de nous faire parvenir le montant de leurs abonnemens, surtout ceux qui n'ont encore rien payé pour l'année expirée [...] » (Le Canadien, le vendredi 2 novembre 1832, p. 2)

« Le prince de Galles a l'ennui de se voir menacer d'une calvitie précoce. » (Le Canadien, le lundi 30 septembre 1872, p.3)

samedi 23 octobre 2010

Pas de mise à jour... enfin presque pas...

Comme le titre l'indique, il n'y aura pas de mise à jour formelle cette semaine. Si vous êtes aux études universitaires, c'est probablement le début de votre semaine de lecture. Bonne semaine. Pour les autres, c'est l'automne qui se poursuit. Dans mon cas, c'est probablement la période la plus animée de l'année. Ainsi, j'abdique cette semaine. Mais sans faute, j'y serai la semaine prochaine. Donc rendez-vous le 30 octobre. Spécial Halloween? Peut-être...?

Pour faire suite au billet de la semaine dernière sur l'interprétation du patrimoine, je voulais simplement vous aviser qu'il existe un programme court de 2e cycle offert à l'Université du Québec à Trois-Rivières qui aborde directement ce genre de questions et de problématiques. C'est le Programme court de 2e cycle en interprétation et médiation culturelles. J'y suis présentement inscrit et serai donc de la première cohorte de diplômés après le cours de la session d'été 2011. Cliquez sur le titre du programme pour avoir accès à la page de celui-ci.

Entre temps, il y a tout de même ceci:

Dans le cadre d'un de mes emplois, j'ai été présenté une partie de l'histoire des Plaines d'Abraham et surtout de la prison qui s'y trouve (la deuxième prison de Québec, aujourd'hui faisant partie du Musée National des Beaux-Arts du Québec) à la station radiophonique CHOI-FM (RadioX, 98,1FM) de Québec dans l'émission Maurais Live. Écoutez l'extrait en cliquant sur ce lien, l'entrevue commence vers 11h11 et vous pouvez aussi la trouver au format mp3 ici.

samedi 16 octobre 2010

ESSAI: L'historien et la cité (1) : le rôle d'interprète du patrimoine

Le congrès annuel de la Société des musées québécois se tenait du 12 au 15 octobre dernier à Québec. Sous la thématique Patrimoine immatériel et musée: enjeux et défis, le congrès a été l'occasion d'entendre plusieurs intervenants du milieu muséal, un milieu professionnel où il se pratique beaucoup d'histoire scientifique, venir présenter différents problèmes face au patrimoine immatériel. N'ayant pas pu assister aux séances, la tenue de ce congrès est néanmoins une belle opportunité pour discourir encore un peu sur le rôle de l'historien hors des milieux académiques. Et bien que, de source sûre, les intervenants du congrès n'aient pas vraiment aborder le rôle d'interprète, nous allons chercher à en parler un peu plus en détail. Un long billet qui n'est que le début d'une plus longue réflexion encore...

Source: Un guide des Services historiques Six-Associés interprétant Charles Dickens lors de la visite de Noël en 2004-2005, dans le Vieux-Québec, près du parc Cavalier-du-Moulin. (photographe, Annie Boulanger). Archives des Six-Associés.
Les choix qui se présentent à l'historien après des études universitaires sont nombreux.  Mais, force est d'admettre que l'historien qui désire faire de l'histoire dans le sens où il serait appeler à étudier et comprendre le passé, le tout hors des milieux universitaires, ne sont pas nombreux. Une des meilleures options est certainement la recherche pour des firmes spécialisées. Ces firmes existent et sont bien nombreuses. Ce billet ne traite pas de cette option. Ce billet traite d'une autre option qui peut être intéressante: l'interprétation de l'histoire ou plus justement l'interprétation du patrimoine. Nous voulons ici faire la distinction entre histoire et patrimoine. En effet, l'histoire, c'est-à-dire une étude du passé à travers une méthode scientifique en étudiant, comparant et mettant en relation des sources variées est une chose. Nous sommes conscients que c'est un objectif noble. Mais nous ne croyons pas possible de faire de l'interprétation de l'histoire.
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Freeman_Tilden.jpg
Source: « Freeman Tilden », US National Park Service, consultation en ligne, 16 octobre 2010.
L'interprétation est théorisée pour la première fois par l'Américain Freeman Tilden (ci-haut). Tilden est un journaliste qui publie pour la première fois en 1957 une étude qui présente différentes règles relatives à l'interprétation dans son livre Interpreting our Heritage (University of North Carolina Press, 1957) à la suite d'une demande par le service national des parcs des États-Unis. Pour les besoins de cet exposé, nous avons choisi de conserver la définition du Conseil International des Monuments et Sites qui définit l'interprétation comme suit: 
« l'interprétation renvoie à l’ensemble des activités potentielles destinées à augmenter la conscience publique et à renforcer sa compréhension du site culturel patrimonial. Ceci peut inclure des publications, des conférences, des installations sur site, des programmes éducatifs, des activités communautaires ainsi que la recherche, la formation et l’évaluation permanente du processus même d’interprétation. » (tiré de Charte ICOMOS pour l'interprétation et la présentation des sites culturels et patrimoniaux, 2008, consultation en ligne)
Donc, il s'agit « d'augmenter la conscience publique » en faisant un exercice de communication qui peut devenir très complexe. On sort donc nécessairement de la sphère universitaire et des recherches qui ont besoin, pour être valables, qu'un ensemble de sources et d'arguments soient présentés et organisés en suivant une méthode scientifique. Pas que l'interprétation ne réponde pas à ses propres principes et méthodes rigoureuses; ce ne sont simplement pas les mêmes que les méthodes de l'historien académique.

 
Source:  François Poisson des Barbares Obliques de Trois-Rivières qui présente le Tour de peur de Trois-Rivières, (photographe, François Pilon), consultation en ligne, 16 octobre 2010.

Ainsi, le patrimoine côtoie cet univers, mais est motivé par d'autres objectifs. objectifs qui se rapprochent de ceux de l'interprétation. De fait, nous acceptons la définition du Groupe-conseil sur la politique de patrimoine du Québec qui définit comme patrimoine « [...] tout objet ou ensemble, matériel ou immatériel, reconnu et approprié collectivement pour sa valeur de témoignage et de mémoire historique et méritant d'être protégé, conservé et mis en valeur» (consultation en ligne, p. 33)

Crédit : Musée Stewart









Source: La photo présente un guide du Musée Stewart de Montréal qui présentait « Le sentier des noctambules »,  une visite animée en raquettes, consultation en ligne, 16 octobre 2010.

On fait donc référence à un objet qui est « reconnu », donc qui a déjà été étudié sur les bancs universitaires; on fait référence à la valeur de « témoignage et de mémoire historique » qui implique une appropriation émotive par le public; et on fait référence à ce qui mérite d'être « protégé, conservé et mis en valeur » donc un choix qui est soit public, soit politique, soit organisationnel parce qu'une personne a décidé que ce passé devait être transmis aux générations futures. Bref, l'action de transmettre (comme l'action de produire de la recherche en histoire académique d'ailleurs) n'est jamais fortuit.

François Vidal à la Place Royale à la fin d'une visite à pied du Vieux-Québec
Source: Le guide François Vidal des tours Voir Québec à la Place Royale à la fin d'une visite guidée du Vieux-Québec, consultation en ligne, 16 octobre 2010.

Ainsi, l'historien formé à l'université ne sera peut-être pas appelé à y faire carrière. Il doit donc se trouver sa niche. N'est pas donné à tout le monde de commencer à publier ou à chercher de façon satisfaisante. Et il ne faut pas se le cacher, la connaissance du passé prend souvent la forme d'une passion chez ceux et celles qui désirent poursuivre en histoire. Et l'interprétation du patrimoine est certainement une des bonnes options. L'historien universitaire est bien outillé pour faire face aux défis de la profession de guide. Une solide méthode scientifique pour lire et comprendre des sources et du matériel historique, un esprit de synthèse aiguisé. Ne lui reste plus qu'à acquérir de l'expérience pour s'adresser au grand public, rien qu'une bonne formation en animation ne peut apprendre (entendu qu'il faut aussi avoir l'intérêt de parler de ces connaissances au public). Mais ce domaine est ingrat.

Rares sont les employeurs et les organismes qui reconnaissent à sa juste valeur ce travail. Premièrement, on fait face à un important problème étymologique: guide, guide-animateur, interprète, guide-interprète, guide-accompagnateur, guide d'établissement et animateur ne sont que quelques concepts qui vont renvoyer, tantôt à la même réalité, tantôt à des réalités très différentes. Et ce, sans parler d'acteurs qui font du théâtre de rue historique, de chauffeurs de taxis ou de calèches qui offrent des visites, de guides d'établissement, des autres historiens et spécialistes du passé qui deviennent guides le temps d'une promenade ou d'une conférence, des généalogistes et j'en passe!

Nous croyons que le guide, peu importe sa forme (qu'il soit costumé en personnage historique ou non, qu'il interprète un personnage spécifique ou inventé ou encore qu'il se présente simplement en tant que guide) est une courroie importante de transmission de notre passé ou plus réalistement de notre patrimoine (bref des éléments de notre passé que nous souhaitons transmettre aux générations futures). Qui de mieux qu'une personne bien formée et compétente pour répondre aux questions des visiteurs? Qui de mieux qu'une personne présente pour écouter les réactions des visiteurs aux contenus d'expositions ou de visites pour ajuster les contenus pour mieux répondre aux demandes des visiteurs? Qui de mieux placer pour parler de patrimoine immatériel, de choses qu'on ne peut voir ou encore mieux, pour aider à comprendre les témoignages qui présentent ces réalités immatérielles? Qui de mieux pour aider à créer une expérience « plurisensorielle » qui sera inoubliable? On vise encore présentement le multimédia, l'exposition interactive, l'expérience de sentiments en manipulant des objets ou oeuvres originales. Mais le guide qui arriverait avec des connaissances et de bonnes techniques pourrait encore mieux répondre aux attentes spécifiques des visiteurs.

Que plusieurs sites patrimoniaux et musées laissent tomber leurs propres guides par des salaires de misère, des conditions de travail désuètes ou en considérant que ce travail devrait revenir aux seuls bénévoles ou aux étudiants au salaire minimum pour l'été est une absurdité. Et c'est trop souvent la réalité. ATTENTION: nous croyons que sans les bénévoles, les institutions patrimoniales (et par extension les institutions culturelles au sens large) sombreraient dans des abysses insondables et ne pourraient survivre (l'image est un peu forte, mais néanmoins vraie). Mais il est surtout vrai que les guides sont une des ressources les moins bien exploitées par un bon nombre d'institutions.

Nous croyons que l'historien formé à l'université devrait largement, selon ses envies et compétences, intégré le marché du travail dans les postes de guide. La méthode historique est une méthode scientifique rigoureuse pour approcher des réalités du passé et savoir en tirer ce qui est le plus significatif. Ainsi préparés, ces guides pourraient devenir de bonnes courroies de transmission au public, mais aussi aux autres guides de leurs organisations respectives. Cela permettrait aussi d'assurer que des historiens continuent de travailler en histoire, non plus comme « créateurs » de nouveaux savoirs, mais comme vulgarisateur ou de façon plus appropriée, comme « valorisateurs » de notre patrimoine. C'est une façon différente de considérer le travail de l'historien professionnel, mais une réelle alternative au monde universitaire où, au demeurant, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. Pour ce faire, nous croyons qu'il est important de militer pour des meilleures conditions de travail pour les guides au sens large.

Voici nos principales suggestions pour les employeurs (et pour les employés!):
* Une rémunération respectueuse basée sur la formation académique - un guide détenteur d'un bacc. ou d'un maîtrise et qui est sélectionné pour ces compétences particulières ne devrait jamais accepté un salaire équivalent à celui d'un employé occupant un poste sans formation (nous sommes conscients que la réalité de l'économie, de l'offre et de la demande, est toute autre. Mais il est crucial de milité activement pour ceci dans vos milieux de travail - les organisations muséales vont peut-être arrêté de se demander pourquoi le poste de coordonnateur à 13$ de l'heure est vacant tous les six mois...) ;

* Des responsabilités de recherche et de développement qui sont intimement liées à ces formations  académiques pour augmenter le sentiment d'appartenance et la rétention du personnel (par exemple, le guide formé en histoire est en mesure de faire des recherches et le guide formé comme un technicien de l'animation peut être le plus à même de trouver les bonnes façons de transmettre cette information)

* Le respect des compétences à l'interne: si un guide est formé en histoire, il peut faire bénéficier de ses propres recherches et lectures au reste de l'organisation, incluant les individus qui font des recherches historiques comme travail de base.

* Miser sur la formation: des cours de contenu et des cours de contenant. Demeurer au fait de la mise à jour des compétences. Rendre accessible des articles scientifiques pertinents. Créer des groupes informels de transmission des connaissances. Bref, professionnaliser ce domaine de travail.

Il est certain que toutes les organisations n'ont pas les mêmes moyens. Je parle ici d'idéaux qui devraient être des objectifs prioritaires. Avec les offres culturelles et patrimoniales de plus en plus variées, il faudra plus que des objets ou des stations multimédias ou interactives pour attirer et garder vos visiteurs. Il faudra des guides formés, compétents, dynamiques et qui peuvent justement permettre un niveau d'interaction beaucoup plus dense avec vos sources et vos objets d'exposition ou de visites que les seuls objets ou témoignages. Depuis toujours, les guides ont été écartés au profit des contenus. Il est temps de se poser des questions... Nous sommes conscients que pour plusieurs organisations, la réflexion est encore loin de la situation idéale. Mais nous proposons ici d'amorcer ce qui deviendra, nous l'espérons, un changement profond de la reconnaissance de notre passé en accordant la chance aux vrais professionnels de celui-ci de pouvoir continuer à transmettre les connaissances les plus près possibles du milieu scientifique de la meilleure façon possible.

Note: Il est à noter que pour les besoins de ce billet, nous avons volontairement laissé de côté la notion de médiation ou de médiateur qui est récemment appliquée à la culture. En effet, le médiateur est l'individu qui essaie de rapprocher le visiteur défini d'une réalité culturelle (dans notre cas patrimoniale) en utilisant un ensemble encore plus direct de techniques que le seul interprète. Bien que ce débat entre interprétation et médiation soit important, pour simplifier une lecture déjà assez technique, nous avons voulu éviter les définitions supplémentaires et ainsi aborder l'interprétation au sens très large.

samedi 9 octobre 2010

Le Colisée de Québec, 1949 à aujourd'hui

Note: Histoire et Société a un an aujourd'hui! Je vous invite à consulter nos archives que vous trouverez dans un menu à gauche ou à effectuer une recherche dans ces mêmes archives en utilisant la barre prévue à cet effet pour consulter l'ensemble des capsules actuellement publiées! Bien que le projet actuel ne ressemble pas entièrement au projet « collaboratif » qui était prévu, je suis très heureux d'avoir pu vous présenter près d'une cinquantaine de clins d'oeil sur l'histoire de Québec. Dans la première année, Histoire et Société a été le sujet de quelques articles dans certains médias, j'ai effectué quelques entrevues et mêmes des capsules à la radio, d'autres projets sont actuellement en développement. L'année 2010-2011 sera au moins aussi intéressante. Merci de nous lire!

Après la « marche bleue » la semaine dernière et un article sur les Nordiques dans l'AMH, nous avons cru bon nous intéresser au « matériel » qui est espéré à travers l'actuelle effervescence dans la région de Québec, c'est-à-dire la construction d'un nouveau centre multifonction (ie l'amphithéâtre). Bien entendu, il existe déjà un amphithéâtre à Québec, le Colisée Pepsi, et nous avons voulu essayer de faire un bref survol de son histoire en remontant à sa construction.

L'histoire du Colisée est intimement liée au à celle du pavillon de l'Agriculture de la Commission de l'exposition provinciale et de l'histoire de la patinoire du parc Victoria. En effet, cette dernière étant détruite par un incendie en 1942, l'équipe professionnelle de l'époque, les As de Québec qui jouait au parc Victoria, doit trouver un nouveau domicile. La Commission de l'exposition provinciale décide de modifier son pavillon de l'Agriculture (construit en 1930) et y installe une patinoire intérieure en 1942. On ne parle pas encore du Colisée de Québec. Les activités de cet amphithéâtre seront également interrompues par un incendie. Ce premier « Colisée »  est la proie des flammes et les dégâts sont évalués à plus d'un million de dollars! Mais il n'y a plus d'aréna digne d'accueillir les équipes professionnelles et junior de Québec... (en passant, le pavillon de l'Agriculture sera reconstruit et deviendra le pavillon de la Jeunesse en 1970, aujourd'hui sous la gestion de ExpoCité).


Source: « Quebec Aces, 1949 », image d'origine inconnue, consultation en ligne, 9 octobre 2010.

C'est donc après l'incendie de la première patinoire du pavillon de l'agriculture, le 15 mars 1949, que la ville décide de construire le Colisée de Québec. On fait appel à l'architecte Rob Zabrowski. La construction débute officiellement le 24 mai 1949. On travaille d'arrache-pied tout l'été et tout l'automne pour finaliser la construction avant de la fin de l'année. On réussit ce tour de force parce qu'on présente, le 8 décembre 1949, une première rencontre sur la patinoire du Colisée qui oppose les As de Québec aux Citadelles de Québec. Cette première partie se déroule devant un amphithéâtre vide... de sièges! En effet, on n'avait pas encore installé les sièges dans le Colisée, opération qui sera effectué pendant les semaines suivantes. On finit par y installer des sièges pour 10 004 spectateurs. Le record absolu de foule sera établi le 25 avril 1951. Pendant une partie qui opposait alors les Flyers de Barrie aux Citadelles des Québec, on entasse 16 806 entre les murs du Colisée. Bien entendu, on dépasse de plus de 6000 personnes la capacité assise de l'amphithéâtre pour cette partie de la finale de l'Est de la Coupe Memorial, coupe remise à la meilleure équipe junior au pays.

Le vieux Colisée à Limoilou, à Québec, pourrait... (Photothèque Le Soleil)
Source: « Le vieux Colisée à Limoilou, à Québec, pourrait dépanner une éventuelle équipe de la LNH à Québec. », Photothèque Le Soleil, consultation en ligne, 9 octobre 2010.

Pour l'arrivée des Nordiques de Québec dans la Ligue Nationale de Hockey, pour la saison 1979-80, on décide d'agrandir l'édifice et on y installe environ 5000 sièges de plus pour que le Colisée atteigne sa capacité maximale actuelle de 15 176 places. Depuis 31 ans maintenant, l'amphithéâtre n'a pas connu de modifications majeures et a accueilli des parties de plusieurs équipes juniors et professionnelles de hockey en plus de parties de roller-hockey et de nombreux spectacles de musique et démonstrations culturelles. En 1999, la ville vend une commandite à la compagnie Pepsi Co. et le Colisée sera désormais connu comme le Colisée Pepsi. Il demeure aujourd'hui l'amphithéâtre au plus grand nombre de sièges de la ville de Québec.

samedi 2 octobre 2010

Les Nordiques de Québec dans l'AMH, 1972-1979

Le samedi 2 octobre 2010, à peu près tous les médias du Québec ont fait grand cas de la « Marche Bleue » (voyez les textes de cyberpresse, de radio-canada et du Journal de Québec en cliquant sur les liens). Ce rassemblement a, selon qui veut bien en parler, des objectifs différents ou multiples incluant le retour d'une franchise de la Ligue nationale de Hockey (LNH) dans la Vieille Capitale ou la construction d'un nouveau « complexe de divertissement » (lire un nouvel amphithéâtre multifonction). Puisque le bleu est la couleur de l'ancienne équipe de hockey professionnelle de Québec de la Ligue nationale, les Nordiques, nous avons décidé de nous attarder à une période de leur histoire, soir leur participation à l'Association mondiale de Hockey (AMH), entre 1972 et 1979.


Source: Affiche promotionnelle publiée en page 7 du journal L'Action-Québec, le jeudi 12 octobre 1972. Bibliothèque et archives nationales du Québec, consultation en ligne, 2 octobre 2010.

Lors de leur première saison à Québec, les Nordiques ne sont pas une nouvelle concession à proprement parler. En effet, les dirigeants de l'AMH ont réussi à vendre la concession de San Francisco (appelée les Sharks) avant même le début de la première saison de la ligue à un groupe d'investisseurs de Québec. Ce groupe, surnommé « groupe des six », était formé de Marius Fortier, Marcel Bédard, Léo-Paul Beausoleil, John Dacres, Jean-Marc Bruneau et Jean-Claude Mathieu, s'était départi de leurs intérêts dans l'équipe junior des Remparts de Québec pour investir dans une équipe professionnelle. 


Petit film de Pierre Letarte de l'Office national du film du Canada à propos des parties pré-saison et des moments qui mènent à la première partie des Nordiques de Québec. Visionné le 2 octobre 2010.

L'arrivée des Nordiques marquait le retour du hockey professionnel à Québec depuis les années du Quebec Hockey Club (mieux connu comme les Bulldogs de Québec). La transaction de 215 000 dollars (un somme importante comparativement aux autres franchises de l'AMH, mais assez petite par rapport aux quelques millions demandés pour une équipe de la LNH à cette époque) est conclue le 11 février 1972, la veille du premier repêchage de l'AMH. Mais il faut maintenant trouver l'argent pour exploiter l'équipe. Aidés in extremis par le propriétaire des Oilers de l'Alberta qui garantit 100 000 dollars à l'équipe, on fera finalement une levée de fonds à Place Laurier, le 5 mai 1972, où les Nordiques réussiront à amasser plus de deux millions de dollars pour leur fonctionnement. Pour aider la ligue à recruter les jeunes talents, l'âge minimum du recrutement des joueurs y est plus bas que dans la LNH. Mais il reste difficile de convaincre les vedettes établies de faire le saut. Non pas que personne ne vient jouer dans l'AMH (Bobby Hull signe entre autre le premier contrat d'un million de dollars avec les Jets), mais Québec n'a pas le plus grand pouvoir d'attraction. Néanmoins, on est prêt à jouer.


Source: Les photographes Kedl, l'édition 1972-73 des Nordiques de Québec, consultation en ligne, 2 octobre 2010. 

Les Nordiques vont jouer leur première partie le 11 octobre 1972 (défaite face aux Crusaders de Cleveland). Le premier entraîneur-chef des Nordiques est un certain Maurice Richard, qui ne restera en poste que pour les deux premières parties de la première saison, sentant trop de pression et étant déjà très engagé dans d'autres projets. Bien que ces débuts semblent difficiles, l'équipe connaîtra de bons moments. Ils vont d'ailleurs remporter le championnat de la ligue à la saison 1976-77 (voir le trophée de Serge Aubry, ci-bas), terminer premier de leur division en saison régulière en 1974-75 et deuxième au classement général de la ligue lors de la dernière saison, en 1978-79. Mais plusieurs autres noms connus ont porté les couleurs du fleurdelisé durant les années AMH. De ceux-ci, on peut mentionner Réal Cloutier, Jean-Claude Tremblay, Marc Tardif, Serge Aubry, Serge Bernier et Richard Brodeur.


Source: "Serge Aubry's 1976-77 Quebec Nordiques Avco Cup Championship Trophy", consultation en ligne, 2 octobre 2010.

Dans la deuxième moitié des années 1970, il est évident que l'AMH et la LNH ne pourront cohabiter longtemps, plusieurs équipes connaissant de problèmes financiers. Débutée en 1977, c'est à l'hiver 1978-79 que les négociations s'intensifient pour une fusion entre la LNH et l'AMH. Bien que la fusion soit rejetée, une entente signée le 22 mars 1978 stipule que quatre équipes incluant les Nordiques, les Jets de Winnipeg, les Oilers d'Edmonton et les Whalers de Hartford joindront les rangs de la LNH lors de la saison 1979-80. Cette fusion confirmait la fin de l'AMH et ainsi s'ouvrait donc un tout nouveau chapitre pour l'équipe de Québec. Cette partie de l'histoire de l'équipe fera l'objet d'un futur message.

Un site incontournable pour en savoir plus
Les Nordiques de Québec - toute l'histoire de 1972 à 1995 , par Benoît Clairoux.