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dimanche 10 juillet 2011

David Dubé et le meutre de Saint-Dunstan, 1899-1900

La dernière semaine a permis à une grande partie de la population du Québec (et d'ailleurs) de s'exprimer sur la qualité de notre système de justice, sur l'efficacité des jurys, sur la sévérité des peines dans le cadre du procès du cardiologue Guy Turcotte pour le meurtre de ses deux enfants. Les réseaux sociaux se sont déchaînés, les journalistes et les éditorialistes aussi. Loin de nous l'idée de nous prononcer sur cette cause ni même de tenter de dresser des parallèles entre la cause historique que nous allons aborder et la cause actuelle. Mais elle nous a tout de même rappelé un autre procès célèbre qui a fait couler beaucoup d'encre à Québec, le procès de David Dubé.

Source: Portrait de David Dubé publié dans le quotidien Le Soleil de Québec, 7 juillet 1900, page 1.

Dans les années 1890, Thomas Adam Mooney s'installe avec son épouse, Margaret Charters, à Saint-Dunstan (aujourd'hui, Lac-Beauport), en banlieue de Québec. Mooney est un travailleur qui doit souvent s'absenter de la maison. Il a notamment à se rendre près de Montréal, à partir de 1895, pour travailler à la construction de nouveaux chemins de fer. Il lui est impensable de laisser alors sa demeure aux seuls soins de son épouse et engage un jeune homme à tout faire qui effectuera de menus travaux sur la propriété. Cet homme s'appelle David Dubé, un adolescent habitant Saint-Dunstan qui n'est habile qu'à faire de menus travaux d'entretien.

Dubé vient donc aider le couple Mooney autour de leur habitation. Mooney quitte donc pour ne revenir que très rarement et Dubé s'occupe donc à entretenir la maisonnée au complet... ce qui inclut finalement la femme de Mooney lui-même. Dubé et Margaret Charters entretiennent donc une relation en l'absence de Mooney qui finit par revenir chez lui, au grand déplaisir du « nouveau » couple. Qui exactement planifie le coup? Dubé, réputé assez simple, aurait probablement été incapable de planifier seul la mise en scène du meurtre. Mais le procès démontre qu'il est toutefois au  cœur de l'action...

Le 26 octobre 1899, Mooney est victime d'une attaque brutale. Voici la description qu'en fait le journal Le Soleil dans son édition du 6 juillet 1900:
[...] Le cadavre gisait près d’un arbre, la figure partiellement couverte de sang coagulé. Les jambes étaient écartées, le bras droit couvrait la face tournée vers le firmament comme si la victime avait voulu s’en garer des coups que lui portait son meurtrier. Un examen des lieux démontra que l'infortuné Mooney avait été assassiné à environ 35 pieds de l'endroit où il avait été trouvé et qu'il avait été traîné là par Dubé, qui n'avait pas même pris la peine d'essuyer le sang sur l'herbe et la mousse. La victime avait dû être traînée par les jambes car son habit était relevé  et sa tête reposait dessus. Le meurtrier avait coupé un arbre et traîné le cadavre au côté pour laisser croire qu’il avait été tué par la chute de l’arbre. Mais les précautions prises en ce sens étaient trop vulgaires pour tromper l’œil de la justice; et elle n’a pas  un seul instant douter qu’elle était en présence d’un crime atroce. La nature même des blessures était telle qu’elle rendait insoutenable la théorie d’un accident. [...]

Dubé se retrouve rapidement seul accusé du meurtre de Mooney. Il aurait plusieurs fois mentionné à qui voulait bien l'entendre qu'il « s'occuperait » de Mooney si celui-ci revenait, ce qui lui donnait un motif clair. Mais Dubé, pendant son procès, reconnaît l'avoir agressé mais refuse catégoriquement (et il le fera jusqu'à son exécution) d'admettre qu'il a porté le coup fatal. David Dubé sera finalement condamné à la pendaison pour le meurtre prémédité de Mooney. Malgré les appels du public et les télégrammes de Simon-Napoléon Parent, maire de Québec, sa sentence n'est pas modifiée et sa pendaison est imminente.


Source: Philippe Gingras (vers 1895), « Quartier Montcalm - Plaines d'Abraham - Prison de Québec », Bibliothèque et archives nationales du Québec, Cote P585, D9, P10, consultation en ligne, 10 juillet 2011.

Dubé sera pendu dans la cour de la prison de Québec (ci-haut) le 6 juillet 1900 à l'âge de 19 ans. Comme les curieux avaient été très nombreux aux pendaisons précédentes, on placarde les côtés de l'échafaud pour empêcher le plus possible que le public hors du mur d'enceinte de la prison puisse apercevoir quoique ce soit. Son bourreau, John Radclive (ou Radcliff), pourtant réputé très professionnel, prépare mal la victime. Dubé agonisera pendant 11 minutes au dire des différents témoins. C'était la troisième pendaison à avoir lieu à la prison des plaines d'Abraham après celles des meurtriers Michael Farrell (1879) et Nathaniel Randolf Dubois (1890). Dubé est inhumé le 9 juillet 1900 à la demande de sa famille qui l'a accompagné durant les dernières heures de sa vie.

samedi 23 octobre 2010

Pas de mise à jour... enfin presque pas...

Comme le titre l'indique, il n'y aura pas de mise à jour formelle cette semaine. Si vous êtes aux études universitaires, c'est probablement le début de votre semaine de lecture. Bonne semaine. Pour les autres, c'est l'automne qui se poursuit. Dans mon cas, c'est probablement la période la plus animée de l'année. Ainsi, j'abdique cette semaine. Mais sans faute, j'y serai la semaine prochaine. Donc rendez-vous le 30 octobre. Spécial Halloween? Peut-être...?

Pour faire suite au billet de la semaine dernière sur l'interprétation du patrimoine, je voulais simplement vous aviser qu'il existe un programme court de 2e cycle offert à l'Université du Québec à Trois-Rivières qui aborde directement ce genre de questions et de problématiques. C'est le Programme court de 2e cycle en interprétation et médiation culturelles. J'y suis présentement inscrit et serai donc de la première cohorte de diplômés après le cours de la session d'été 2011. Cliquez sur le titre du programme pour avoir accès à la page de celui-ci.

Entre temps, il y a tout de même ceci:

Dans le cadre d'un de mes emplois, j'ai été présenté une partie de l'histoire des Plaines d'Abraham et surtout de la prison qui s'y trouve (la deuxième prison de Québec, aujourd'hui faisant partie du Musée National des Beaux-Arts du Québec) à la station radiophonique CHOI-FM (RadioX, 98,1FM) de Québec dans l'émission Maurais Live. Écoutez l'extrait en cliquant sur ce lien, l'entrevue commence vers 11h11 et vous pouvez aussi la trouver au format mp3 ici.