Pour faire écho au projet de musée du feu à l'Autre caserne qui a été annoncé en fin de semaine dans Le Soleil (voir l'article sur cyberpresse.ca en cliquant ici), nous croyons qu'il est important de se rappeler certains des incendies les plus marquants de l'histoire de la ville de Québec. Il faut comprendre qu'il y a bien eu des incendies avant le XIXe siècle à Québec. Mais on parle ici d'incendies majeurs ou des groupes de maisons, parfois même des quartiers entiers sont brûlés. Nous voulons cependant présenter ici le cas de deux années en particulier, soient les années 1845 et 1866. La ville compte, à cette époque, plus de 40 000 habitants (presque 70 000 en 1866) et des quartiers entiers seront rasés lors de quelques incendies. Entre 1815 et 1906, ce sont au moins 25 incendies qui ont brûlé au moins 10 maisons d'un seul coup qui ont lieu... un des plus grands fléaux du XIXe siècle pour les habitants de Québec
Source: Joseph Légaré, Incendie du quartier Saint-Roch vu de la Côte-à-Coton vers l'Ouest, 1845, Musée de la civilisation (collection du Séminaire de Québec), consultation en ligne, 6 avril 2010.
28 mai 1845, sur la rue Arago, dans la basse-ville de Québec, la tannerie Osborne & Richardson prend feu. Ce sont plus de 1630 habitations et 300 hangars et magasins qui vont brûler pendant les six à sept heures où l'incendie fait rage. À ce moment-ci, la construction en bois pour la majorité des maisons est définitivement l'un des facteurs qui aurait permis à l'incendie de se propager plus facilement. C'est l'Assurance mutuelle de Saint-Roch qui couvre une bonne partie des sinistrés et la compagnie sera ruinée, l'ampleur des dégâts l'empêchant même de rembourser certains clients.
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Source: Joseph Légaré, incendie du 28 juin 1845 (titre à préciser), Musée National des Beaux-Arts du Québec, consultation en ligne, 6 avril 2010.
28 juin 1845: un mois jour pour jour après l'incendie dévastateur qui a détruit la basse-ville de Québec, un incendie éclate dans le quartier Saint-Jean Baptiste. Ce sont cette fois 1315 résidences qui seront brûlées. Après ces deux incendies qui laissent beaucoup de gens sans résidence permanente, la ville décide de resserrer les règles de construction en interdisant d'ailleurs les maisons de bois, mais en autorisant des abris temporaires de bois. Il semble que ces abris, dans le cas des habitants des plus pauvres, soient devenus des habitations permanentes... jusqu'au prochain feu.
Source: William A. Leggo, Le lendemain de l'incendie du faubourg Saint-Roch, le 14 octobre 1866, Musée de la civilisation de Québec (dépôt du Séminaire de Québec), consultation en ligne, 6 avril 2010.
14 octobre 1866: Très probablement l'incendie le plus dévastateur de l'histoire de la ville de Québec. Près de la Halle Jacques-Cartier (située à l'emplacement de l'actuelle bibliothèque Gabrielle-Roy, dans le quartier Saint-Roch, à Québec) un feu se déclare. L'incendie fera rage pendant plus de dix heures, détruisant plus de 2500 bâtiments et laissant, à la veille de l'hiver, plus de 20 000 habitants de la ville dans une situation très précaire, sans compter que plusieurs n'ont toujours pas d'assurance intéressantes pour les aider à se remettre de cette catastrophe... Ironiquement, c'est en 1866 que Québec crée le département de feu de la Cité qui aura comme rôle de coordonner la lutte aux incendies à l'avenir. Ce département apportera d'ailleurs la mise en place, dès 1867, du système de télégraphe d'alarme pour les incendies.
Source: Parc Langelier, début XXe siècle, consultation en ligne, 6 avril 2010.
Il y a eu bien d'autres incendies autour de cette période à Québec: 10 juin 1862 (96 maisons), 24 mai 1870 (424 maisons), 30 mai 1876 (800 maisons), 16 mai 1889 (600 maisons), 18 juillet 1899 (78 maisons), mais rien de vraiment équivalent à la dévastation de 1845 et 1866. En 20 ans, Québec sera largement détruite à deux reprises. La ville doit donc agir. Travaux d'aqueducs sont définitivement à l'agenda. Mais travaux d'urbanisme aussi; en 1866, après l'incendie majeur du quartier, le boulevard Langelier (qui s'appelait jusqu'en 1850 le chemin de l'Hôpital général et qui portait en 1866 le nom de rue Saint-Ours, ci-haut)) sera agrandi avec son grand terre-plein central pour en faire une rue coupe-feu. Idéale pour freiner la progression d'un incendie majeur et éviter les drames des dernières années.
pourrais-je savoir les sources s'il vous plait? (pour un travail d'école)
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