lundi 12 juillet 2010

(très) bref survol de l'histoire du jeu de hasard au Québec au 20e siècle

Note: Cette semaine marque un triste anniversaire: Haïti était secouée il y a six mois par un tremblement de terre aux conséquences dévastatrices (vous trouverez d'ailleurs l'article sur les éboulements près de Québec écrits sur Histoire et Société en réaction à ce tremblement de terre en cliquant ici). Les efforts sont encore importants à faire dans ce pays, certainement pour des années. Nous ne sommes pas spécialement partisans de l'histoire du temps présent et resterons hors de ce sujet, mais nous croyions important de souligner cette date et cet événement. Pour que l'on continue d'en parler.

Le lundi 12 juillet 2010, on annonçait officiellement que Québec serait désormais au coeur de la promotion et des prix d'une nouvelle loterie instantanée (voir l'article sur cyberpresse.ca ici). Considérant que cette loterie est sous la supervision de Loto-Québec, Histoire et Société a cru bon faire un (très) bref rappel de l'histoire des jeux de hasards au Québec et à Québec au 20e siècle. Nous voulons surtout ici nous attarder aux jeux d'argent, plutôt qu'aux jeux de hasard au sens large. En effet, les jeux de hasards sont bien implantés depuis très longtemps dans les civilisations amérindiennes et européennes avec toute sorte d'implication ludiques ou même morales et religieuses, mais ce sont les jeux d'argent qui nous intéressent ici.

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Source: Lead dice, consultation en ligne, 12 juillet 2010.

Les jeux de hasards existaient en Nouvelle-France bien que chaque nation qui ait occupé le territoire du Québec, également sous le régime britannique, ait eu une influence sur un ou quelques uns de nos jeux de hasards (dés, cartes, dominos, loteries, sans parler de courses de chevaux par exemple qui servent aux jeux d'argent). Ce n'est cependant pas le but de cet article. (pour ceux qui seraient intéressés, je recommande fortement les livres de André Lachance qui traite du jeu dans ces différents ouvrages. Vous en trouverez une sélection partielle en cliquant sur ce lien. Faut-il préciser que je ne suis aucunement associé au contenu externe?) Une bonne partie de la législation «moderne» au Canada et au Québec à propos des jeux de hasards vient des Britanniques. Il est intéressant de noter que les lois visent surtout les classes populaires. En effet, le jeu était considéré, chez les classes aisées, comme un divertissement alors qu'il était, chez les classes populaires, un vice. 

Source: Richard II. Auteur inconnu. Consultation en ligne, 12 juillet 2010. NOTE: Ce portrait se trouve à l'abbaye de Westminster et serait le premier portrait réaliste d'un roi anglais en service.

En fait, jusqu'à tard au XXe siècle, la loi canadienne était pratiquement calquée sur le code criminel du Canada de 1892 qui faisait amplement référence à la loi de 1541 du roi Henri VIII, AN ACTE FOR MAYNTENANCE OF ARTYLLARIE AND DEBARRINGE OF UNLAWFUL GAMES qui faisait elle-même référence à des lois plus anciennes. Parmi celle-ci, une loi de Richard II (ci-haut) de 1388 qui interdisait entre autres certains jeux de dés à certaines dates!

File:William Hogarth - A Rake's Progress - Plate 6 - Scene In A 
Gaming House.jpg
Source: William Hogarth, A Rake's Progress, Plate 6: Scene In A Gaming House, gravure, 1735. Consultation en ligne, 12 juillet 2010.

Les grandes lignes du code criminel présente le jeu comme ceci. Il est répréhensible de se trouver dans une maison de jeu ou d'empêcher des hommes de loi d'y entrer alors que de tenir une maison de jeu est une offense plus grave encore. Aussi grave que jouer à différents jeux d'argent en public, ce qui est encore un crime aujourd'hui Jusqu'au début du 20e siècle, il était aussi illégal de spéculer ou de gager sur des marchandises et des devises... Les loteries étaient interdites (malgré ce qui se déroulait dans certaines foires locales) et la tricherie de certains jeux (par exemple au jeu du trois carte monté, dont voici un exemple en flash). Maisons de jeux organisées, loteries, aux tricheries et au jeu d'argent en public sont les cibles, parce que les plus répréhensibles. Ces lois se sont toutes adaptées au courant du 20e siècle pour faire face aux problèmes plus actuels.

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Source: Roger Baulu, Maurice Custeau, président de Loto-Québec, et Mario Verdon lors du tirage télévisé. tiré de l'article de Vincent FORTIER, «40 ans de tirage à Loto-Québec», Journal Métro, édition en ligne, consulté le 12 juillet 2010.

Le jeu d'argent devient compétence provinciale le 22 décembre 1969 suite à une décision de la Cour suprême du Canada (par rapport à la «taxe volontaire», sorte de loterie publique du Maire Drapeau créée en 1968). Québec créera ensuite rapidement, par un loi du 23 décembre 1969 (oui, le lendemain) deux sociétés d'état qui deviendront les ancêtres de Loto-Québec (qui prend forme de façon officielle en quelques semaines plus tard en janvier 1970). Le premier tirage de Loto-Québec (photo ci-haut) aura lieu le 14 mars 1970 sous forme d'un gala télédiffusé pour un gros lot de 125 000$. Le premier tirage où se remis un million de dollars au Québec aura lien en 1976 et Loto-Québec atteindra un chiffre d'affaire de 1 milliard de dollars annuellement pour la première fois en 1988.




1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.

    Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.

    La Page No-1, THÉOREME DE LA CORRESPONDANCE.

    UNE LOTO PLUS HUMAINE ? DES MILLIONS $ ?

    Cordialement

    Clovis Simard

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