Voici le dernier message de la série En route vers la bataille de Sainte-Foy. Cette semaine, c'est l'hiver de différentes nations amérindiennes que nous voulions aborder. En tant qu'alliés des Français et/ou des Britanniques ou encore en tant que nations neutres, des dizaines de nations amérindiennes ont joué un rôle plus ou moins important dans le déroulement de la guerre de la Conquête. Nous cherchons donc à mettre en lumière l'hiver 1759-1760 pour certaines de ces nations., principalement celles alliées aux Français. Ceci ne constitue pas nécessairement une histoire valide pour l'ensemble des nations alliées. Nous utilisons également un ensemble de source écrite par des Européens et des descendants d'Européens en majorité. Cela peut donc teinter nos interprétations. Bref, ce petit article est à lire avec les contraintes de son écriture en tête.
Source: Plan at the Fort of Tienroga at the Head of Lake Champlain, 1759 (extrait), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Pour plusieurs Amérindiens vivant encore dans la région de la vallée du Saint-Laurent en 1759, Québec n'est que la troisième des défaites symboliques de la France. Il y avait eu, auparavant, les prises des forts Carillon et Niagara (juillet 1759) qui ont miné le moral de plusieurs nations alliées avant la prise de Québec, ces forts étant les portes d'entrées continentales de la vallée du Saint-Laurent. Si on ajoute à cela les pressions effectuées par Sir William Johnson, (ci-bas) un militaire qui tentait de rallier les Amérindiens à la cause britannique ou au moins à chercher leur neutralité, pour rallier les nations de la région des Grands Lacs, disons que la grande alliance des Français avec quelques dizaines de nations amérindiennes sur tout le continent nord-américain a du plomb dans l'aile.
Source: Sir William Johnson (tiré d'un portrait de la State Library, propriété de Sir John Johnson), dans Francis W. Halsey, The Old New York Frontier (copie sur wikipedia.org), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Pour les Français, les alliés "naturels" de la région de Québec étaient certainement les Hurons de Lorette, mais on comptait aussi les nations "iroquoises" de la vallée du Saint-Laurent (comme ceux de Sault-Saint-Louis et de Saint-Régis), les Abénaquis de Odanak (Saint-François) et quelques dizaines d'autres nations des grands lacs, du nord de l'Ontario et des Prairies américaines. Présents aux côté des Français lors de la bataille des Plaines (près de 1800 Amérindiens sont présents pendant le siège de Québec), plusieurs vont regagner leurs villages respectifs à la fin du mois de septembre. Les Hurons, à Lorette près de Québec, vont envoyer plusieurs de leurs habitants près de Montréal y passer l'hiver.
Source: Wampum (appartenant au Musée de la civilisation de Québec), consultation en ligne, 22 mars 2010. Notez bien: le wampum était un collier de "perles" (fait en Amérique de coquillages) largement échangé entre les nations amérindiennes et leurs alliés, peu importe leur origine, pour sceller des contrats, forger des alliances et même pour raconter des histoires ou comme monnaie d'échange. Celui-ci n'est pas nécessairement spécifique aux alliances de la vallée du Saint-Laurent de l'époque de la guerre de la Conquête, mais représente bien un aspect très important de la culture de plusieurs nations amérindiennes impliquées dans les guerres coloniales.
Le plus dur coup porté aux Amérindiens dans le Saint-Laurent est certainement l'attaque des Rogers' rangers sur le village de Saint-François (Odanak) au début du mois d'octobre 1759. Cette attaque, les préparatifs et la fuite des rangers ont fait l'objet de nombreux livres, d'un film et d'une série télévisuelle et se mériteront, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, un message à eux seuls (voir l'affiche du film ci-bas). Frappée en plein coeur de la vallée du Saint-Laurent, relativement loin des frontières, le massacre de Saint-François a clairement marqué l'imaginaire des Abénaquis de l'époque (et probablement d'aujourd'hui) qui a refroidi leurs ardeurs à combattre dans la guerre de la Conquête.
Source: Northwest Passage (affiche du film de 1940), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Près de Québec, quelques Amérindiens restent bien près de Lorette harceler tout l'hiver les Britanniques qui tentent d'aller couper du bois de chauffage. Bien que dans le discours, les alliances franco-indiennes sont intactes, les résultats ne sont pas aussi impressionnants qu'en 1759. On peut donc affirmer que par les victoires britanniques décisives de l'été 1759 et les prouesses diplomatiques de Sir William Johnson, les Britanniques ont réussi à marquer suffisamment l'esprit de plusieurs nations amérindiennes ou du moins de leur chef pour mettre des bâtons dans les roues de la grand alliance qui unissait les Amérindiens à leur père français, Ononthio (le nom donné parfois au gouverneur, mais surtout au roi de France).
Source: Defeat of General Braddock, in the French and Indian War, in Virginia, in 1755, consultation en ligne, 22 mars 2010.
Ce sont environ 270 Amérindiens qui prendront part à l'expédition du chevalier François-Gaston de Lévis pour reprendre la ville de Québec, expédition en partance de Montréal. Ils formeront une avant-garde efficace, mais leur rôle dans la bataille comme telle sera bien secondaire... En fait, les Amérindiens pro-français auront leur propre conflit avec les Britanniques, conflit aussi marquant et qui suit cette guerre, le soulèvement du chef de guerre outaouais, Pontiac.
Source: Plan at the Fort of Tienroga at the Head of Lake Champlain, 1759 (extrait), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Pour plusieurs Amérindiens vivant encore dans la région de la vallée du Saint-Laurent en 1759, Québec n'est que la troisième des défaites symboliques de la France. Il y avait eu, auparavant, les prises des forts Carillon et Niagara (juillet 1759) qui ont miné le moral de plusieurs nations alliées avant la prise de Québec, ces forts étant les portes d'entrées continentales de la vallée du Saint-Laurent. Si on ajoute à cela les pressions effectuées par Sir William Johnson, (ci-bas) un militaire qui tentait de rallier les Amérindiens à la cause britannique ou au moins à chercher leur neutralité, pour rallier les nations de la région des Grands Lacs, disons que la grande alliance des Français avec quelques dizaines de nations amérindiennes sur tout le continent nord-américain a du plomb dans l'aile.
Source: Sir William Johnson (tiré d'un portrait de la State Library, propriété de Sir John Johnson), dans Francis W. Halsey, The Old New York Frontier (copie sur wikipedia.org), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Pour les Français, les alliés "naturels" de la région de Québec étaient certainement les Hurons de Lorette, mais on comptait aussi les nations "iroquoises" de la vallée du Saint-Laurent (comme ceux de Sault-Saint-Louis et de Saint-Régis), les Abénaquis de Odanak (Saint-François) et quelques dizaines d'autres nations des grands lacs, du nord de l'Ontario et des Prairies américaines. Présents aux côté des Français lors de la bataille des Plaines (près de 1800 Amérindiens sont présents pendant le siège de Québec), plusieurs vont regagner leurs villages respectifs à la fin du mois de septembre. Les Hurons, à Lorette près de Québec, vont envoyer plusieurs de leurs habitants près de Montréal y passer l'hiver.
Source: Wampum (appartenant au Musée de la civilisation de Québec), consultation en ligne, 22 mars 2010. Notez bien: le wampum était un collier de "perles" (fait en Amérique de coquillages) largement échangé entre les nations amérindiennes et leurs alliés, peu importe leur origine, pour sceller des contrats, forger des alliances et même pour raconter des histoires ou comme monnaie d'échange. Celui-ci n'est pas nécessairement spécifique aux alliances de la vallée du Saint-Laurent de l'époque de la guerre de la Conquête, mais représente bien un aspect très important de la culture de plusieurs nations amérindiennes impliquées dans les guerres coloniales.
Le plus dur coup porté aux Amérindiens dans le Saint-Laurent est certainement l'attaque des Rogers' rangers sur le village de Saint-François (Odanak) au début du mois d'octobre 1759. Cette attaque, les préparatifs et la fuite des rangers ont fait l'objet de nombreux livres, d'un film et d'une série télévisuelle et se mériteront, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, un message à eux seuls (voir l'affiche du film ci-bas). Frappée en plein coeur de la vallée du Saint-Laurent, relativement loin des frontières, le massacre de Saint-François a clairement marqué l'imaginaire des Abénaquis de l'époque (et probablement d'aujourd'hui) qui a refroidi leurs ardeurs à combattre dans la guerre de la Conquête.
Source: Northwest Passage (affiche du film de 1940), consultation en ligne, 22 mars 2010.
Près de Québec, quelques Amérindiens restent bien près de Lorette harceler tout l'hiver les Britanniques qui tentent d'aller couper du bois de chauffage. Bien que dans le discours, les alliances franco-indiennes sont intactes, les résultats ne sont pas aussi impressionnants qu'en 1759. On peut donc affirmer que par les victoires britanniques décisives de l'été 1759 et les prouesses diplomatiques de Sir William Johnson, les Britanniques ont réussi à marquer suffisamment l'esprit de plusieurs nations amérindiennes ou du moins de leur chef pour mettre des bâtons dans les roues de la grand alliance qui unissait les Amérindiens à leur père français, Ononthio (le nom donné parfois au gouverneur, mais surtout au roi de France).
Source: Defeat of General Braddock, in the French and Indian War, in Virginia, in 1755, consultation en ligne, 22 mars 2010.
Ce sont environ 270 Amérindiens qui prendront part à l'expédition du chevalier François-Gaston de Lévis pour reprendre la ville de Québec, expédition en partance de Montréal. Ils formeront une avant-garde efficace, mais leur rôle dans la bataille comme telle sera bien secondaire... En fait, les Amérindiens pro-français auront leur propre conflit avec les Britanniques, conflit aussi marquant et qui suit cette guerre, le soulèvement du chef de guerre outaouais, Pontiac.
Le prochain article de la série sera celui sur la bataille de Sainte-Foy qui sera mis en ligne le 27 avril 2009, veille du 250e anniversaire de la bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760).
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